Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 15 décembre 2016 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation à alep

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

Monsieur le ministre, dans la déclaration de politique générale du Premier ministre que vous avez lue, mardi, devant notre assemblée, vous avez dénoncé les atrocités commises à Alep. Le Premier ministre appelait lui-même, hier, à l’arrêt des crimes qui y sont perpétrés.

Nous ne pouvons pas être des acteurs passifs ni rester indifférents devant des massacres. Or 82 civils, y compris des femmes et des enfants, ont été exécutés ces derniers jours. Ces victimes s’ajoutent aux 310 000 – parmi lesquelles 90 000 civils – déjà recensées.

L’humanisme n’est pas une faiblesse. Jusqu’où l’horreur doit-elle aller pour que la communauté internationale réagisse enfin ? Nous sommes témoins de la défaite de la morale, du droit et de la justice si nous acceptons que la plus sanguinaire des brutalités écrase impunément la seule volonté d’être libre.

Ceux qui sont descendus pacifiquement dans la rue au printemps 2011, portés par leur espoir de se débarrasser d’une dictature familiale, ont obtenu comme seule réponse d’abord des balles, puis des bombes, des armes chimiques et des fanatiques islamistes, libérés par le régime de Damas, qui fondèrent Daech, tout autant opposés à la démocratie que Bachar al-Assad lui-même.

La réponse internationale, jusqu’à présent, a consisté en une série de renoncements.

Pourtant, ce qui se passe à Alep et en Syrie nous concerne tous. Je salue, à ce titre, l’initiative de nos collègues députés qui voulaient se rendre sur place au début de la semaine.

L’urgence humanitaire a été dénoncée à l’Assemblée générale des Nations unies. Cependant, les civils, dont le nombre est estimé à 100 000, ne peuvent toujours pas quitter la ville. L’ONU fait, là, la preuve de son impuissance.

Il est évident que la bataille d’Alep et ses cortèges d’horreur ne visent malheureusement pas à abattre le terrorisme, mais bien à écraser toute contestation politique.

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