En tant qu’élu de Paris, Philippe Dominati ne peut qu’être sensible à la question de la liaison entre Paris et son principal aéroport, l’une des plus grandes plateformes aéroportuaires.
À l’heure actuelle, les conditions d’accès à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle sont absolument catastrophiques. Les autoroutes qui y conduisent sont dans un état calamiteux, tant par le trafic que faute d’un entretien satisfaisant. Philippe Dallier avait, je m’en souviens, posé une question à ce sujet, et on devait nettoyer les autoroutes le lendemain… Quant à la liaison par RER, je n’en parle même pas : elle est à la fois utilisée pour les trafics local et aéroportuaire.
La création d’une liaison moderne entre Paris et son principal aéroport est une priorité absolue si l’on veut disposer d’une plateforme aéroportuaire compétitive. À mon sens, ce point ne fait pas débat. La véritable question qui se pose concerne le financement de cette liaison spécifique.
Je me réjouis que le président d’ADP ait repris ce dossier. Avec le texte de loi récemment adopté, un projet est enfin défini. Mais le problème du financement demeure, car la tarification retenue pour les futurs usagers de cette infrastructure ne permet pas, à elle seule, de financer la liaison. Il convient donc de trouver une autre forme de financement. Une contribution des compagnies aériennes est proposée. Hier nous a été présenté un amendement en ce sens. J’ai moi-même proposé de diminuer l’une des taxes qui frappent les compagnies aériennes. Par cet article, on en crée une nouvelle, qui s’appliquera à partir de 2024. Cette mesure ne résout donc pas tout dans la mesure où il faudra bien s’assurer du financement du projet jusqu’en 2024, date à laquelle la nouvelle ligne devrait être mise en service.
Toutefois, à un moment donné, il faut bien prévoir le mode de financement. S’il y a des solutions de substitution, je suis prêt à les examiner. Mais il faut financer ce projet, pour lequel ADP devra emprunter entre 1 et 1, 5 milliard d’euros.
Je le répète, ce chantier est une priorité absolue : il permettra d’éviter la congestion, d’une part, des autoroutes A1 et A3, et, de l’autre, du RER B, qui est manifestement inadapté à la liaison avec Roissy.
J’ignore si la solution retenue obtient l’assentiment des compagnies aériennes. Mais ces dernières n’ont pas de financement immédiat à proposer.
Ce projet a été tant de fois remis à plus tard ; il est grand temps qu’il démarre enfin ! Indépendamment des jeux Olympiques et de l’Exposition universelle, événements auxquels la France est candidate, les millions de voyageurs qui se rendent chaque année de Paris à l’aéroport de Roissy estiment que, par rapport à la plupart des pays d’Europe et du monde, la capitale française ne dispose pas d’un aéroport moderne.
Voilà pourquoi la commission demande le retrait de cet amendement.