Je me réjouis que ce plan de financement ait enfin pu aboutir, car il s’agit là d’un projet d’intérêt général. En tant qu’usager du RER B, je le sais, la mauvaise accessibilité de Roissy est un handicap pour la France, mais il en est de même pour tout autre mode de transport.
La capitale doit être mieux connectée à son principal aéroport : c’est un enjeu d’ampleur internationale. C’est également un enjeu pour l’emploi dans l’ensemble de la région parisienne et, à l’échelle de notre pays. Ce projet, utile et nécessaire, ne se limite à la problématique du fret, qui vient d’être évoquée.
Gardons à l’esprit que, en termes d’infrastructures, Roissy n’est pas saturé : le nombre de pistes dont dispose cet aéroport est suffisant. C’est son accessibilité qui pose problème.
Les études menées par l’État, notamment par la direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France, la DRIEA, montrent que, dans vingt ans, le temps de parcours nécessaire pour aller du centre de Paris à Roissy va doubler. Aujourd’hui, aux heures de pointe, une heure et demie est parfois nécessaire. Dans deux décennies, si rien n’est fait, il faudra prévoir trois heures ! Il faut donc trouver une solution. Celle dont nous débattons cette après-midi a le mérite d’exister, et elle est robuste.
Si le présent article instaure une taxe qui sera prélevée dans sept ans, c’est à la demande des compagnies elles-mêmes. Cette solution résulte d’un consensus, certes pas joyeux, mais réaliste : par son article 2, la loi relative au Grand Paris précise que le CDG-Express ne devra pas faire l’objet de financements publics. C’est sur cette base qu’il faut trouver des solutions.
SNCF Réseau apportera des fonds propres, mais cette entreprise doit respecter un certain nombre de règles de gestion. Aéroports de Paris, qui affectera également des fonds propres, est dans la même situation : c’est tout de même une société cotée ! Le retour sur investissement est le plus faible possible. L’ensemble de ce dispositif a également vocation à ce que les banques acceptent d’accorder l’emprunt. Ce projet doit donc répondre à un minimum de critères : une recette affectée est nécessaire. C’est pour cette raison que nous avons abouti à cette solution, équilibrée, qui doit permettre à ce projet de sortir de terre.
Dans l’intérêt de tous, il est temps que la France règle ce problème. Ainsi, nous aurons fait un grand pas.