Intervention de Patrick Jeantet

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 25 janvier 2017 à 9h35
Audition de M. Patrick Jeantet président de sncf réseau

Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau :

C'est sur tout l'axe Atlantique, de Paris à Hendaye, que le réseau ferroviaire est dégradé, car il a souffert du manque de ressources, celles-ci ayant été entièrement consacrées au TGV. La LGV SEA, notamment, a nécessité dix raccordements au réseau classique circulé, ce qui a mobilisé énormément de main d'oeuvre et d'expertise. D'ici la fin de l'année, il y aura sans doute encore plusieurs petits travaux à effectuer. Pas d'amélioration à prévoir avant 2018, donc.

Lors de ma nomination, j'ai annoncé que je ne souhaitais pas mélanger LGV et réseau classique, et j'ai réclamé à tout le moins des moyens supplémentaires. J'ai obtenu la moitié de ce que je demandais, et je continuerai à me battre sur ce point : le développement ne doit pas empêcher la rénovation du réseau structurant. Vous dites que 2,6 milliards d'euros, ce n'est pas extraordinaire. Mais si j'avais 500 millions d'euros supplémentaires, je ne saurais pas comment les employer : les personnes recrutées cette année ne seront vraiment opérationnelles que dans trois à cinq ans. D'ailleurs, notre planification se fait avec trois ans d'avance, pour ne pas désorganiser les lignes sur lesquelles nous intervenons.

Évidemment, l'informatique améliorera l'organisation du fret. Actuellement, les entreprises nous réclament des sillons traversant la France sans interruptions de plusieurs heures. Notre logiciel nous aidera à les concevoir. Néanmoins, certains inconvénients sont bien réels. D'abord, une grande partie des voies passent par Paris. Du coup, la récente grève de Sud près du Bourget a bloqué toutes les circulations de fret à l'Est de Paris. De plus, faute de circuits alternatifs, au moindre problème, le fret s'arrête. Or, entre Calais et Marseille, on traverse souvent Paris ou Lyon aux heures de pointe. Comme les trains de voyageurs ont la priorité, le fret est ralenti. Bref, au-delà de l'informatique, des investissements dans des circuits alternatifs seraient nécessaires pour développer le fret. Et je ne parle pas de la politique routière : sur l'A10, des files de semi-remorques circulent sans payer aucune taxe...

Oui, le recrutement et la formation doivent être repensés en fonction de notre plan industriel. Si les régions peuvent nous accompagner dans ce travail, elles sont bienvenues.

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