Monsieur le ministre, en juin 2016, un entrepreneur chinois a déposé la marque « calisson d’Aix » auprès des autorités de son pays, ce qui a provoqué la colère des producteurs locaux de cette confiserie.
Le calisson d’Aix est une tradition ancestrale de Provence, issue d’une recette bien particulière, composée d’un tiers d’amandes, d’un tiers de fruits confits et d’un tiers de sucre. Par ailleurs, les ingrédients utilisés viennent de Provence et de la Méditerranée, comme les melons de Cavaillon ou les amandes provençales, ce qui donne au calisson son goût si spécifique.
Il y a quatorze ans, l’union des fabricants du calisson d’Aix – l’UFCA – a déposé une demande d’indication géographique protégée – IGP – auprès de l’Union européenne pour protéger cette appellation. Toutefois, cette procédure n’a pas pu aboutir : cela s’explique par le degré d’exigence attendu lors de l’instruction du dossier, mais aussi, il est vrai, parce que les fabricants n’ont pas toujours réussi à se mettre d’accord.
Il semble néanmoins que ce soit désormais chose faite. À la suite d’une réunion avec l’Institut national de l’origine et de la qualité – l’INAO –, le 6 décembre dernier, un représentant des calissons du Roy René a en effet présenté un nouveau cahier des charges pour le calisson d’Aix aux membres présents de l’union des fabricants du calisson d’Aix le vendredi 20 janvier. Le cahier des charges a été modifié et sera présenté à tous les calissonniers aixois pour une validation finale qui devrait intervenir très prochainement. L’objectif est de parvenir à déposer l’ensemble du dossier de demande d’IGP en mars prochain, afin d’espérer une reconnaissance en juin.
D’ici là, l’appellation « calisson d’Aix » est cependant menacée.
Monsieur le ministre, un terroir et un savoir-faire ne peuvent être plagiés sans vergogne. Aujourd’hui, les fabricants de calissons se sentent seuls. C’est la confiserie du Roy René qui a avancé les frais nécessaires à la première action juridique contre le dépôt de la marque en Chine, action qui suit d’ailleurs son cours.
Monsieur le ministre, l’État ne pourrait-il pas apporter un soutien à la fois juridique et logistique à ces petites PME qui se sentent démunies et impuissantes ? Celles-ci attendent un signe de l’État de façon urgente et, surtout, une action déterminée en faveur de la protection d’un savoir-faire qui date tout de même du XVe siècle ! Que pouvez-vous leur répondre aujourd’hui à ce sujet ?