Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du 24 janvier 2017 à 9h30
Questions orales — Défense de l'appellation « calisson d'aix-en-provence »

Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Madame la sénatrice, je peux tout d’abord répondre aux défenseurs du calisson que, depuis mon arrivée au Gouvernement, je me suis toujours battu pour défendre les indications géographiques protégées lors des discussions au niveau international.

Preuve en est la reconnaissance par la Chine de près de quarante-cinq AOP de vins de Bordeaux après que je m’y suis rendu il y a un an et demi. Désormais, ces vins bénéficient des moyens nécessaires pour se défendre sur ce grand marché du vin qu’est le marché chinois.

J’ai toujours défendu cette conception française et, désormais, européenne des appellations au sein des instances internationales face à une conception plus anglo-saxonne, qui s’appuie uniquement sur les marques commerciales et industrielles. Dans le cadre des discussions avec les États-Unis, la France a toujours dit qu’elle n’accepterait aucune remise en cause des IGP et qu’il était hors de question de franchir cette ligne rouge. À Lisbonne, en 2015, un accord avait été trouvé pour protéger cette conception de l’agriculture à l’échelon international.

Comme vous l’avez rappelé, les demandes d’IGP doivent respecter certaines procédures. Je suis bien placé pour vous dire que certaines filières historiques ne parviennent pas à concrétiser la défense de leur production sous la forme d’une IGP, parce que certains acteurs économiques de la filière, compte tenu de stratégies économiques qui leur sont propres, ne sont pas toujours d’accord pour fixer un cahier des charges qui convienne à tout le monde. C’est ce qui s’est passé pour la filière du calisson d’Aix. Si quatorze années de négociations n’ont pas suffi et ont jusqu’à présent abouti à un échec, c’est aussi parce que les acteurs économiques ont une part de responsabilité. Ce n’est pas l’État ou le ministre de l’agriculture qui définit les critères d’obtention d’une IGP ! Vous le savez bien, c’est l’INAO, ce sont des professionnels qui gèrent ces demandes avant que la Commission européenne ne valide cette dénomination.

Il semble que la filière du calisson soit récemment parvenue à un accord. Je m’engage donc à faire diligence pour que votre dossier soit traité en priorité par le directeur de l’INAO : il faut aller vite si l’on veut préserver le calisson d’Aix et faire en sorte qu’il obtienne cette IGP. C’est l’engagement que je prends devant vous, madame la sénatrice, afin que le calisson d’Aix soit reconnu comme IGP dans le monde entier et que cette tradition qui, vous le rappeliez, date du XVe siècle continue d’être défendue. Tel est l’enjeu auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, compte tenu notamment des difficultés que les fabricants de calisson ont rencontrées en Chine – j’ai vu cela à la télévision comme vous tous. Comme quoi, il faut toujours qu’une pression extérieure s’exerce pour qu’un certain nombre d’acteurs se mettent enfin d’accord et finissent par se protéger.

Le Gouvernement agira au plus vite, afin que le calisson d’Aix garde sa spécificité et soit reconnu tant en France que dans le monde entier.

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