C'est un plaisir, monsieur le président, de travailler sur le contrat d'objectifs et de moyens de l'Institut Français. Je suis cependant perplexe. L'Institut français d'aujourd'hui ne ressemble pas à celui souhaité par les deux commissions de la culture et des affaires étrangères du Sénat et mis en place en 2010 sous la direction du ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner. Il ne serait pas inutile de s'interroger sur l'évolution de son organisation et de ses moyens, mais je suis davantage préoccupé par l'évolution des crédits qui lui sont accordés. Les crédits budgétaires alloués à l'Institut français au titre du programme 185 sont en baisse continue : 28,7 millions d'euros, soit - 3 % en 2017. Depuis 2011, les crédits d'intervention de l'Institut français ont diminué de 34 %. Le fait que l'Institut français s'implante dans différents pays sans les moyens pour agir m'inquiète. Que va devenir l'image de la culture française ?
Si ce mouvement se poursuit, comment allez-vous atteindre les objectifs que vous venez de nous présenter ? L'universalité des domaines d'intervention de l'Institut français ne risque-t-elle pas d'être remise en cause et, à force d'« écrémer » les actions, ne risque-t-on pas de parvenir à une forme de « saupoudrage », préjudiciable à la lisibilité de l'action de l'Institut français ?
Le projet de COM doit répondre à la contrainte budgétaire : il y est question de mutualisation des moyens, de nouvelles synergies, d'innovation, de thèmes et pays prioritaires, d'optimisation des partenariats, de diversification des ressources, etc. Cette rationalisation est un objectif poursuivi depuis déjà plusieurs années, afin de répondre à la diminution des crédits budgétaires. Disposez-vous encore de beaucoup de marges de manoeuvre en ce sens ? Ce COM a-t-il réellement d'autres ambitions que de gérer la pénurie de ressources ?
Nous souhaitons tous que l'Institut français ait les moyens de son action mais nous sommes arrivés « à l'os ». Je redoute que, dans les prochaines années, on exige de vous encore plus d'efforts, au risque d'aboutir à une caricature de l'Institut français, ce que nous ne voudrions pas.