C'est une question difficile que nous abordons aujourd'hui - j'en sais quelque chose, puisque je suis l'auteur d'un rapport sur ce thème produit en 2011 par l'Opecst. Plusieurs éléments de cette proposition de résolution m'interpellent, et notamment l'articulation entre ses alinéas 14 (« Considérant que la Commission a déterminé trois critères concomitants pour permettre l'identification d'une substance comme perturbateur endocrinien : un effet néfaste sur un organisme sain, une altération du système endocrinien et un lien de conséquence entre le premier et le second ») et 21 (« Considérant que des critères d'identification, reposant sur des études permettant seulement de suspecter que la substance est un perturbateur endocrinien, auraient pour conséquence de diminuer la production et la rentabilité des exploitations agricoles, et d'autres secteurs d'activité de manière excessive »).
Des travaux scientifiques sont encore en cours sur des dizaines de milliers de substances, qui vont encore durer plusieurs années. Il faut par ailleurs garder à l'esprit que les perturbateurs endocriniens ont des effets très différents selon les organismes et les périodes de la vie ; certains sujets fragiles, comme les femmes enceintes ou les enfants en croissance, y sont particulièrement exposés. Sur un organisme adulte tel que le mien, il me semble en revanche que les perturbateurs endocriniens n'ont plus qu'une faible marge de manoeuvre...
Je m'interroge également sur l'utilisation du terme de « phytopharmaceutiques », qui fait par ailleurs écho à celui de « phytosanitaire ». Certains médicaments sont par définition des perturbateurs endocriniens, comme ceux utilisés pour traiter les problèmes de thyroïde.