Intervention de Gisèle Jourda

Commission des affaires européennes — Réunion du 19 mai 2016 à 8h40
Politique étrangère et de défense — Perspectives de la politique de sécurité et de défense commune psdc : proposition de résolution européenne et avis politique de mme gisèle jourda et de m. yves pozzo di borgo

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

Mes chers collègues, vos questions mettent en lumière le fait que, en matière de défense et de sécurité commune, il faut s'extraire de notre appartenance et de notre identité foncières, et prendre du recul.

Jean-Yves Leconte et André Gattolin l'ont dit, il faudra bien, à un moment donné, que l'Europe passe à la vitesse supérieure, système fédéral ou pas. Il nous fallait donc tenter cet exercice pour dégager des pistes de réflexion.

Il est vrai qu'il y a un jargon européen, monsieur Gattolin. Mais, concernant la Russie, nous avions surtout à l'esprit la nécessité d'instaurer un dialogue « structuré ». On peut imaginer une relation simplement « approfondie » avec ce pays. En tout état de cause, nous ne pouvons pas le laisser hors-jeu. Il suffit, pour s'en convaincre, de se souvenir de la crise en Ukraine ou des conflits « gelés », comme en Moldavie. Il fallait formaliser cette question.

Nous souhaitons la mise en place d'un Conseil européen de sécurité pour remettre la politique de défense au coeur des préoccupations européennes, y compris de celles des nouveaux entrants au sein de l'Union. Il est navrant que personne ne se soit penché sur ces questions, notamment sur le problème migratoire, pendant treize ans ! Il y a tout de même, à cet égard, un manque de maturité européenne.

Vous avez raison, monsieur Bonnecarrère : il est important d'intégrer la dimension économique. Des outils ont été pensés par l'Agence européenne de défense, notamment le système - modeste - de « mutualisation et de partage » des capacités et d'autres n'ont jamais été activés. C'est dramatique !

La défense relève de la souveraineté exclusive des États. Il nous incombe de proposer une mise en commun. La première vertu de cette proposition de résolution est donc d'exister. Un tel exercice n'est pas vain, car cet outil peut accompagner la réflexion de Mme Mogherini.

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