Intervention de Yannick Vaugrenard

Commission des affaires européennes — Réunion du 5 juillet 2016 à 19h00
Institutions européennes — Audition de M. Harlem Désir secrétaire d'état chargé des affaires européennes sur les conclusions du conseil européen des 28 et 29 juin

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Merci de cet exposé. Je partage l'avis de M. Raoul. Nous ne sommes sûrs de rien, mais obligés de faire semblant. L'Europe était en crise bien avant le Brexit. Celui-ci sera, dans l'Histoire, le révélateur d'une Europe qui allait mal, était perçue négativement par les populations et avait perdu les objectifs de ses pères fondateurs.

Le traitement du Brexit sera extrêmement important pour l'avenir de l'Europe. M. Cameron a joué avec le feu pour des raisons de politique intérieure. Il arrive que l'on fasse de même, en jouant contre notre propre camp en critiquant la Commission alors que c'est au Conseil que les décisions se prennent. Ce faisant, on alimente le populisme, qui est le grand danger. Si le Brexit est l'occasion d'une prise de conscience, tant mieux ! Néanmoins, il est indispensable de traiter nos amis britanniques de la façon la plus ferme qui soit, afin de montrer quelles sont les conséquences du comportement de ceux qui utilisent le désarroi et le besoin de sécurité au seul profit de leur intérêt électoral à très court terme. Donnons une leçon de choses aux Britanniques.

Du traitement de la sortie du Royaume-Uni dépendra aussi la manière d'envisager l'avenir de l'Europe. Nous avons eu raison d'accueillir des pays qui avaient subi le joug fasciste ou staliniste. C'était indispensable pour y asseoir la démocratie et la paix. En revanche, il est impossible d'imaginer un fonctionnement à 28 comme à six, à dix ou à douze. Il faut concevoir une Europe à géométrie variable, pour ceux qui acceptent d'aller plus loin en matière de défense, d'économie, de fiscalité, de social, et pour ceux qui n'y sont pas prêts, sans quoi l'Union européenne va se diluer. Si les fondamentaux européens sont remis en cause, c'est la paix et la démocratie qui le seront aussi.

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