Par l'Ukraine. Les sanctions contre la Russie ont indéniablement pénalisé l'économie slovaque. Pour autant, mon pays ne saurait soutenir le projet de Gazprom Nord Stream 2. Certes, nous savons que toutes les capacités de Nord Stream 1 ne sont pas encore utilisées. Mais le transit du gaz russe par l'Ukraine assure 80 % de nos besoins en gaz. Nous allons également chercher à obtenir la ratification de l'accord COP 21 d'ici la fin de l'année 2016, avant la tenue du sommet de la COP 22 au Maroc.
Notre troisième priorité a pour objectif de parvenir à une politique soutenable en matière de migration et d'asile. Dès demain, les ministres de l'intérieur de l'Union européenne, dont M. Bernard Cazeneuve, se réuniront de façon informelle à Bratislava pour en discuter. Sur ce sujet, la Slovaquie veut jouer le rôle d'« honnête intermédiaire », c'est-à-dire aider à trouver des compromis entre les positions en présence. Je tiens à saluer le premier succès de la présidence slovaque puisque le Parlement européen a adopté très récemment la décision sur la création d'un corps de garde-frontières européen. C'est une priorité forte de notre présidence et notre gouvernement a décidé que 50 policiers slovaques seront intégrés dans ce corps. Nous considérons que l'esprit de Schengen est l'une des plus grandes réussites de l'Union européenne. C'est pourquoi il est indispensable d'entreprendre des réformes nécessaires afin de conserver cet esprit. À cette fin, nous soutenons le concept de « frontières intelligentes » qui permet de mieux observer les flux migratoires, de contrôler les passeports et de disposer de données biométriques, l'objectif final étant de parvenir à une immigration contrôlée au lieu d'une immigration « sauvage ». Vous savez que le système commun d'asile européen présente des difficultés indéniables et, sur ce sujet aussi, la présidence slovaque va chercher à favoriser le dialogue et le compromis. Nous sommes favorables à une meilleure coopération avec les pays tiers, en particulier avec la Turquie que nous considérons comme un partenaire stratégique pour l'Union européenne. Pour autant, nous pensons aussi que l'adhésion de ce grand pays ne saurait être le prix de la solution à la crise migratoire. En effet, la Slovaquie a dû remplir de nombreuses conditions pour adhérer à l'Union européenne et considère que cette exigence doit s'imposer à tous les pays candidats.
Enfin, la dernière priorité de la présidence slovaque consiste à faire de l'Europe un acteur pleinement engagé sur la scène mondiale. L'Europe a besoin d'une politique étrangère et de sécurité commune qui soit active et fondée sur la stratégie globale de l'Union européenne. De même, nous attachons une grande importance à la réussite du sommet de l'OTAN qui se tiendra à Varsovie le 8 juillet prochain. Le renforcement de la politique étrangère et de sécurité commune sera fermement soutenu par mon pays qui visera également à avancer sur l'Agenda 2030 et à promouvoir le développement durable. Pour ce qui concerne le processus d'élargissement, nous considérons qu'il convient de donner une vision claire aux pays candidats ou intéressés par la perspective d'une adhésion. Nous nous réjouissons également que l'accord commercial avec le Canada, le CETA, ait reçu de la Commission européenne, qui a ainsi accepté la demande de plusieurs États membres dont la France, le statut d'accord mixte requérant une ratification à la fois par le Parlement européen et par les parlements nationaux.