Je n'approuve pas une approche ouverte aux demandes britanniques. Bien sûr, il y a un point de blocage sur l'immigration ; les pays de l'Est sont en première ligne. Les autres points ne sont pas plus réjouissants, à l'instar de la proposition de la Commission de maintenir un statut particulier à la Grande-Bretagne et à la City pour la séparation des activités bancaires. Nous ne pouvons l'accepter parce que nous voulons développer un marché des capitaux européens ; Paris, Francfort, Amsterdam sont des nains à côté de la City...
Je comprends les Britanniques : le Conseil de la zone euro se tient le lundi soir et le lendemain matin, au conseil Ecofin, ils apprennent ce qui a été décidé. Qu'ils assument leurs choix ! On les voit à l'oeuvre partout, même lorsqu'ils ne sont pas invités... Notre projet, c'est de renforcer la zone euro et le couplage avec l'union économique. Le reste est secondaire.
Je comprends la proposition sur les parlements nationaux, mais ce serait ajouter une couche supplémentaire dans un système institutionnel déjà compliqué. On ne légifère que parce que les États membres l'acceptent. S'ils ont un droit de veto, comment les parlements nationaux se coordonneront-ils avec le Parlement européen, qui s'agace déjà qu'on aille sur ses brisées ? Je dirais au Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté que nous ne sommes pas tellement intéressés... Après tout, le Brexit n'est-il pas déjà chose faite, hormis sur deux ou trois points ? C'est le combat de deux projets différents.