Je remercie MM. Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein d'avoir répondu à notre invitation. Je salue la présence de Mmes Michèle André, présidente de la commission des finances, et Élisabeth Lamure, présidente de la nouvelle délégation sénatoriale aux entreprises, ainsi que plusieurs de nos collègues de la commission des finances et de la délégation aux entreprises.
Commissaire général à la stratégie et à la prospective depuis mai 2013, M. Pisani-Ferry a une longue expérience d'économiste, grâce à ses activités d'enseignant et à de nombreuses publications. Son parcours professionnel intègre la dimension européenne. Certains d'entre nous ont eu l'occasion de le rencontrer entre 2005 et 2013, lorsqu'il était directeur de Bruegel, centre d'analyse et de débat sur les politiques économiques en Europe : ces entretiens ont toujours été d'une grande qualité.
M. Enderlein a commencé son parcours d'économiste par une thèse sur l'union économique et monétaire - il était déjà dans le ton. Ses fonctions à la Banque centrale européenne (BCE) - il était toujours dans le ton - l'ont conduit à participer aux travaux de la convention européenne que présidait Valéry Giscard d'Estaing. Il enseigne depuis 2005 à la Hertie School of Governance. Son parcours européen est décidément bien affirmé, puisqu'il dirige également l'Institut Jacques Delors à Berlin, lequel, par des études, des analyses et des opinions d'experts, vise à promouvoir les questions européennes. Il connaît parfaitement notre pays et il a effectué une partie de ses études à Sciences Po.
En octobre dernier, les deux ministres allemand et français de l'économie, MM. Gabriel et Macron, vous ont confié un rapport afin de définir pour la France et l'Allemagne des domaines prioritaires d'investissement, de réformes structurelles et d'actions communes. Votre rapport a été publié fin novembre.
La situation économique de l'Europe demeure difficile avec une croissance atone et des taux de chômage très élevés, en particulier chez les jeunes. Le débat est donc ouvert sur les indispensables mesures d'assainissement et la façon de retrouver le chemin de la croissance. La nouvelle Commission européenne a proposé un plan d'investissement ambitieux de 315 milliards sur trois ans. Nos collègues Didier Marie et Jean-Paul Emorine travaillent sur ce plan qui suscite des espoirs. Sur leur suggestion, nous avons adressé un avis politique à la Commission européenne et nous reviendrons sur ce sujet le 11 février.
Le Monde du 25 novembre a publié un portrait de vous, monsieur Enderlein, dont deux phrases ont retenu mon attention. De la France, que vous aimez, vous dites : « Une dose de pragmatisme ferait du bien : les choses y sont parfois politiquement compliquées » ; et vous ajoutez, à propos des États-Unis : « L'ouverture d'esprit qui y règne m'a beaucoup apporté : nous pouvons beaucoup apprendre de leur pragmatisme ».