Les différences entre niveaux de prélèvement et de dépense en France et en Allemagne résultent des choix collectifs de chaque société. Il s'agit d'identifier les dépenses les moins efficaces. L'Allemagne, avec les réformes Hartz, a remis en cause quelques acquis. Sans être socialement faciles, ces choix sont politiquement possibles.
M. Gattolin a parlé de l'État stratège et du pilotage d'Internet : l'État est-il cependant toujours l'instance la plus apte à gérer de tels enjeux transfrontaliers ? La gestion d'Internet est un défi considérable, pourquoi ne pas l'affronter ensemble ? Les différences séparant les États-Unis et l'Europe sont bien plus grandes que celles qui existent entre la France et l'Allemagne. Nous négocions pourtant un traité avec les États-Unis ; commençons donc par trouver chez nous une approche commune de la gestion du numérique. La protection des données n'est qu'un exemple, parmi beaucoup d'autres sujets qui pourraient être débattus lors des conseils des ministres franco-allemands.
M. Marc a évoqué les risques encourus lors du choix de projets à financer. Tout investissement comporte cependant un risque ; doit-on se féliciter, par exemple, que la BEI ne connaisse quasiment pas de pertes ? Si c'était la marque d'une exceptionnelle clairvoyance, nous le saurions ; c'est plutôt celle d'un engagement insuffisant. Si le rôle de l'État, dans le contexte de croissance très faible que nous connaissons, est de prendre des risques, il doit aussi assumer des pertes.