Intervention de Mehmet Tekelioglu

Commission des affaires européennes — Réunion du 9 avril 2013 : 1ère réunion
Élargissement — Rencontre avec une délégation de la commission chargée des questions européennes de la grande assemblée nationale de turquie

Mehmet Tekelioglu, président de la commission d'harmonisation des normes avec l'Union européenne de la GANT :

Je vous remercie d'avoir organisé cette réunion aujourd'hui. Avant de passer à l'essentiel, laissez-moi avec votre permission vous présenter mes collègues :

- Mme Tülin Erkal Kara, députée de Bursa, membre du groupe d'amitié franco-turc ;

- M. Mehmet Kasým Gülpinar, député de anliurfa, membre du groupe d'amitié franco-turc et membre de notre commission d'harmonisation des normes avec l'Union européenne ;

- Mme Zühal Topçu, députée d'Ankara, membre de la commission d'harmonisation des normes avec l'Union européenne ;

- Mme Ay°e Gülsün Bilgehan, députée d'Ankara, membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et présidente du groupe d'amitié franco-turc.

Trois de mes collègues sont francophones, mais malheureusement je ne le suis pas moi-même.

La Grande Assemblée nationale turque poursuit avec l'Union européenne un projet d'échange et de dialogue entre parlements nationaux. Ce programme est financé en grande partie par l'Union européenne, la Grande Assemblée y contribue à une petite échelle. Et comme le nom du projet l'indique, il y a deux parties : l'échange et le dialogue.

Le dialogue consiste en des échanges de délégations émanant de parlements nationaux, l'organisation de visites, de conférences et de symposiums, auxquels participent des experts, des journalistes et des représentants de la société civile. C'est dans ce cadre que nous avons organisé en Turquie un symposium ayant pour sujet les flux migratoires, conférence qui a connu une forte participation. D'autres conférences ont porté l'une sur le terrorisme, l'autre sur le dialogue interculturel ; fin avril, une conférence sur la bonne gouvernance sera organisée à Berlin, et la dernière sera organisée à Paris au mois de novembre consacrée à l'égalité entre hommes et femmes.

Toutes ces conférences sont en rapport avec le dialogue ; en matière d'échanges, comme je l'avais indiqué au début, il s'agit de visites réciproques de délégations émanant des parlements nationaux.

C'est dans ce cadre-là que nous sommes ici actuellement et que l'ambassade de France en Turquie et l'ambassade de Turquie en France essaient de mettre sur pied le plus rapidement possible une visite de parlementaires français en Turquie.

Le but de notre visite est de faire connaître la vision que nous avons sur l'Union européenne, de faire connaître nos points de vues sur les affaires européennes, ce que sont nos attentes, et essayer de dissiper les malentendus en donnant toute information utile.

En Turquie, il y a longtemps eu un consensus très large en ce qui concerne l'Union européenne. En 2006-2007, le consensus était évident, puis, suite à un certain nombre de blocages, il s'est un peu effrité. Mais, en tout état de cause, si le consensus n'est plus le même en ce qui concerne l'entrée de notre pays dans l'Union européenne, il n'a pas varié en ce qui concerne l'adhésion aux valeurs de l'Union, et il est hors de question de faire un pas en arrière.

Nous sommes tout à fait déterminés à rejoindre le niveau des valeurs standards de l'Union européenne. Nous sommes conscients de nos lacunes. Nous avons la volonté de continuer à aller de l'avant.

Les valeurs de l'Union européenne, nous pouvons les diviser en deux groupes, critères économiques et critères politiques. En matière de critères économiques, la Turquie a connu une profonde évolution. En matière de déficit du budget, de dette en général, l'évolution est très satisfaisante.

En matière de critères politiques, nous sommes sur la bonne voie, tout en restant conscients des manques. Au sein de l'Assemblée nationale turque, les partis d'opposition et les partis au pouvoir peuvent agir de concert. Il y a plusieurs signes très encourageants : nous avons adopté trois paquets de réformes en matière législative, le quatrième vient d'être adopté en commission.

J'ai commencé à lire des romans français dès mon jeune âge, je sais à quel point la culture française est attachée à la liberté d'expression, à quel point cette culture est liée à la liberté ou à la démocratie en général, c'est à ce titre que nous avons besoin de plus d'appui, de plus d'interaction avec nos amis français.

Nous accordons une importance toute particulière au dialogue qui seul peut permettre de résoudre tous les problèmes ou faire progresser les négociations ; il doit être réel, positif. On a un proverbe en Turquie qui dit : « si vous avez honte aujourd'hui de vous mettre ensemble pour parler de vos problèmes, dès le lendemain, c'est de vous être querellés que vous aurez honte ».

Je remercie évidemment la France pour l'évolution de son approche vis-à-vis de la Turquie au cours des derniers mois. La France notamment a « libéré » l'un des cinq chapitres qu'elle bloquait jusqu'à présent, mais nous avons également une attente que je tiens à souligner : nous attendons avec impatience que la France puisse faire le nécessaire pour que le blocage portant sur les quatre autres chapitres soit levé le plus rapidement possible.

Je vais terminer là mes propos, éventuellement si vous avez d'autres questions, j'y répondrai ainsi que mes collègues ; nous les hommes politiques sommes capables de parler énormément. Je m'empresse donc de vous laisser la parole.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion