Intervention de Aymeri de Montesquiou

Commission des affaires européennes — Réunion du 9 avril 2013 : 1ère réunion
Élargissement — Rencontre avec une délégation de la commission chargée des questions européennes de la grande assemblée nationale de turquie

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

J'espère que vous avez lu parmi les romans français « Les trois mousquetaires » !

Je connais votre pays depuis une quarantaine d'années. Je considère que c'est un grand pays qui a connu une évolution comparable à celle de la France ; elle a été à la tête d'un grand empire, puis cet empire s'est rétréci ; l'évolution a été comparable dans le domaine religieux, vous êtes de culture essentiellement musulmane, et nous essentiellement chrétienne et catholique ; au début du XXème siècle, nous avons choisi la laïcité et c'était difficile, l'armée quelquefois a dû intervenir, vous avez choisi sous Kemal Atatürk aussi cette évolution, et on peut faire un parallèle peut-être entre l'AKP et la démocratie chrétienne. Mais, cela dit, il semblerait que vous vous éloigniez de la laïcité aujourd'hui. Cela crée des tensions dans la mesure où on entend parler de chrétiens maltraités, quelquefois de prêtres tués ; je suis certain bien entendu que ce n'est pas du fait de votre gouvernement, ni de votre parlement. Ma question s'adresse beaucoup plus au rôle que vous pouvez jouer en Palestine. Votre pays a d'abord été proche d'Israël, il y avait des manoeuvres militaires communes, puis vous vous êtes rapprochés de la Palestine ; aujourd'hui, il semblerait qu'il y ait un rapprochement entre la Turquie et Israël. Vu que vous jouez un rôle essentiel dans le cadre de l'OTAN et que vous avez des liens très étroits avec les États-Unis, comme les États-Unis semblent prendre quelques distances par rapport au problème israélo-palestinien, est-ce que la Turquie ne doit pas jouer un rôle majeur, le conflit entre Israël et les Palestiniens ayant une répercussion sur tout le Moyen-Orient et au-delà ? J'ajouterai une parenthèse, je me suis rendu dans les trois pays qui ont connu le « printemps arabe », et lorsque je m'adressais par exemple aux dirigeants des Frères musulmans et que j'utilisais le terme de laïcité, c'était vraiment un terme absolument incompréhensible, et je l'ai répété plusieurs fois, il y avait toujours la même incompréhension.

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