Les systèmes Dublin et Eurodac ont leur logique, nous l'avons souligné. Il reste que beaucoup de pays ne les mettent pas en oeuvre. Au demeurant, la Cour européenne des droits de l'homme interdit parfois la mise en oeuvre de l'accord de Dublin lorsqu'elle considère que le « pays de renvoi » n'est pas en mesure d'offrir un accueil digne aux migrants concernés.
Oui, la question de la sécurité peut devenir un véritable problème susceptible de « retourner » les opinions publiques dans un sens défavorable à un accueil des réfugiés conforme aux règles du droit international.
La Turquie a longtemps voulu apparaître comme un pays « modèle » au Proche-Orient. Dans cet esprit, elle a supprimé l'obligation de visa avec nombre de ses voisins. Une partie de la pression migratoire qui s'exerce sur l'Europe est une conséquence de cette politique.
Je considère qu'en matière migratoire, l'approche européenne doit être globale en distinguant deux situations différentes : celle des réfugiés d'une part, et celle des migrants « économiques » d'autre part. Je ne pense pas, pour ma part, que nous sommes en face d'un « tsunami » non maîtrisable. Ce n'est pas en construisant des murs et des mythes que nous réglerons le problème.