Intervention de Alain Lamassoure

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er avril 2015 à 16h00
Économie finances et fiscalité — Audition de M. Alain Lamassoure député européen membre de la commission des affaires économiques et monétaires et de M. Jean-Paul Betbèze économiste

Alain Lamassoure, député européen, membre de la commission des affaires économiques et monétaires :

Le 9 avril prochain, la Grèce sera toujours à flot. Mario Draghi la tient au jour le jour. Si ce soutien cessait, il faudrait payer d'un coup ! Mieux vaut étaler cette charge sur trente ans.

Un séjour en Grèce ? Pourquoi ne pas saisir l'occasion de faire preuve de créativité ? En effet, on sort du surendettement soit en faisant défaut, solution inacceptable, soit par l'hyperinflation, soit en transformant la dette en propriété. La France dispose de 55 milliards de créances sur la Grèce. Nous pourrions distribuer des bons d'achat aux Français qui se rendent en Grèce...

La France, comme l'Allemagne, souhaite que le plan Juncker soit une réussite. Nous avons du mal à trouver un milliard de plus dans notre budget européen avant le 30 juin, mais nous le ferons, nous avons une obligation de résultats. Les investissements qui seront financés par le plan ne seront pas ceux proposés par les gouvernements, mais ceux retenus par un comité d'experts. Si la France et l'Allemagne ont leurs priorités, très bien, nous ne les refuserons pas. Mais nous voulons sortir de la logique infernale du juste retour par pays. Les collectivités territoriales pourront défendre leurs projets, même si ceux-ci n'ont pas le soutien de leur gouvernement. La France et l'Allemagne ont des cultures différentes. En France, on privilégie l'investissement public, en Allemagne, les projets privés. C'est pourquoi je mise davantage sur le plan Juncker que sur l'initiative franco-allemande en matière d'investissements. Le plan Juncker, avec ses 315 milliards, devra faire office de catalyseur, voire de détonateur.

La question des ressources propres de l'Union européenne n'est pas close. Au contraire, nous commençons seulement à l'aborder ! Nous lançons le travail puis une conférence intergouvernementale aura lieu, pour dégager un consensus sur les orientations qui seraient mises en place pour la prochaine période budgétaire, à partir de 2021. Je me suis entretenu avec Jean Arthuis. Je suis partisan que nous élaborions une doctrine française concernant le budget européen.

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