Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 juillet 2014 à 15h00
Agriculture et pêche — Point d'actualité de m. jean bizet sur les questions agricoles

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Je crois qu'il y a consensus sur le sujet. Les choses ont beaucoup évolué. Il faut éviter le dogmatisme de part et d'autre. Mais les mentalités agricoles ont bougé.

Je peux évoquer à ce sujet une des dernières réunions de la Chambre d'agriculture de Normandie qui fut consacrée à ce thème. Cela aurait été impensable il y quelques années. Il y a une nouvelle génération d'agriculteurs bio et les jeunes agriculteurs conventionnels sont très ouverts. Les pratiques bio font évoluer les pratiques agricoles de l'ensemble de la profession.

Il est très difficile de maîtriser la production bio, c'est pourquoi la coexistence de deux types de surface me paraissait bonne. J'ajoute que cela peut être utile aux producteurs bio eux-mêmes. Dans un territoire, le producteur bio isolé bénéficie de la lutte contre les prédateurs des autres exploitations. Quand de très grandes surfaces sont consacrées au bio, elles sont plus fragiles. L'agriculteur bio est en quelque sorte un agriculteur sans filet, c'est pourquoi la dualité des surfaces me paraissait utile. Mais le débat législatif fera sans doute évoluer ce sujet.

En revanche, le durcissement des règles ne me paraît pas inopportun. Elles peuvent être valorisantes pour l'exploitation et correspondent bien à l'objectif de la réforme qui consiste à rassurer le consommateur.

Le seul regret que j'ai concerne les prix. D'une part, le bio a un coût et plus les règles sont strictes et plus le coût sera élevé ; d'autre part, il y a toujours en France le problème du partage de la valeur ajoutée, car c'est toujours la grande distribution qui capte les bénéfices. On n'arrive pas à trouver le juste équilibre entre la rémunération du producteur et la marge du distributeur. En Allemagne, les industries agro-alimentaires sont plus puissantes et pèsent davantage face à la grande distribution. Hélas, en France, le face-à-face entre industriels et distribution se fait au détriment des agriculteurs.

La réunion est levée à seize heures cinq.

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