Je souhaiterais revenir sur un certain nombre de problèmes terminologiques, à commencer par l'expression même de « printemps arabe » qui préjuge d'une suite qui ne pourrait être qu'un été démocratique, alors que l'évolution actuelle conduit à plus de prudence. J'ai des réserves sur l'expression d'« hiver islamique » que vous avez employée : les évènements que nous avons connus s'apparenteraient alors davantage à un automne qu'à un printemps. Je crois que nous ne devons pas employer des expressions qui suggèreraient des évolutions inéluctables, dans un sens ou un autre, alors que le processus en cours est ouvert.
De même, il me semble plus juste de préférer l'adjectif d'islamique à celui d'« islamiste », l'imposition de la Charia n'étant pas encore envisagée. Là encore, n'anticipons pas trop.
J'ajoute enfin que l'expression « Révolution de jasmin » est refusée par les Tunisiens de toutes opinions, cette fleur étant d'abord associée aux touristes étrangers.
Après avoir trop facilement cédé aux facilités du vocabulaire journalistique, nous devons être plus prudents et laisser sa chance au débat démocratique dans ces pays.