La protection des données est à la fois sensible et stratégique. L'échange est nécessaire, mais les garanties doivent être renforcées.
Je suis convaincu que la position du Conseil sur l'accord avec les États-Unis est la bonne approche de travail pour l'ouverture des négociations. La France est sensible à la culture et à l'agriculture, mais la Lituanie a aussi des sujets sur lesquels elle ne peut transiger comme les organismes génétiquement modifiés. La protection de notre territoire à l'égard des OGM est pour nous une question très importante. Pourtant, l'accord commercial avec les USA est primordial. Une étude allemande a montré que ce sont d'abord les grands États européens qui en profiteront, même si les effets ne seront pas à court terme, mais à long terme. Je pense que plus de secteurs seront inclus dans les négociations et plus les résultats seront importants.
Pour ce qui est de la politique de voisinage, il ne doit pas y avoir de division : une même attention doit être portée à nos partenaires de l'est et à nos partenaires au sud de l'Europe. Les voisins de l'Union sont souvent une source d'une instabilité qu'elle doit résoudre. L'Ukraine a une très bonne chance d'être un leader, mais elle doit d'abord faire ses devoirs. J'invite à la patience avec ces pays. Comme l'on dit : « deux pas en avant, un pas en arrière, on avance quand même ! ». Quant à votre demande concernant la COSAC, nous allons réagir.
Pour ce qui est de l'énergie nucléaire, notre position est simple : la Lituanie est un pays nucléaire et souhaite le rester. Nous n'avons pas le choix car nous n'avons pas d'autre ressource, mais la sécurité doit être assurée avant tout.
La Russie a une vision monopoliste et veut imposer ses prix dans le secteur de l'énergie. Elle doit se réveiller et changer son comportement. Avec notre gaz liquéfié, nous voulons l'y pousser. Mais la Lituanie se sent seule sur ce sujet et aimerait plus de soutien de l'Union européenne.
Sur les fonds structurels, un accord de compromis a été trouvé et nous acceptons les nouveaux critères. Pour les aides agricoles, nous pensons que l'Europe va dans la bonne direction mais qu'elle n'y va pas assez vite ! Nous apprécions la solidarité européenne et en échange, nous avons ouvert nos marchés. La Lituanie est un bon élève de la cohésion.
Notre Gouvernement souhaite passer à l'euro le 1er juillet 2015. Nos indicateurs économiques sont bons, à l'exception de l'inflation qui reste un problème et qui pourrait nous empêcher d'accéder à la monnaie unique. Or, cette inflation ne se décide pas à Vilnius, mais chez Gazprom !
Pour préparer la présidence lituanienne de l'Union européenne, les travaux ont été coordonnés par notre représentation permanente à Bruxelles qui a vu ses effectifs augmenter de 90 à 200 personnes actuellement. Quant à la troïka, il y a eu beaucoup d'échanges informels, mais nous avons conscience que la Grèce aura du mal à assumer la continuité nécessaire.
Concernant des réflexions sur le futur de l'Europe, je ne connais pas de réflexions stratégiques de long terme. À titre personnel, je suis pour une nouvelle convention.