Ils sont attachés à la régulation du potentiel de production, une politique qu'ils considèrent utile pour prévenir les crises sans rien coûter au budget européen. Quant au commissaire Ciolo°, il n'était pas allant au début. Son attitude, parce qu'il est pragmatique, a changé. Nous pouvons être raisonnablement confiants : il a décidé de former ce GHN, il a ouvert ses travaux qui sont aujourd'hui surtout techniques. Quant à la Commission, elle se livre peu ; difficile de déterminer sa position.
Sans forfanterie aucune, la France joue un rôle assez central dans la construction du consensus autour du maintien d'une régulation avec les quinze autres Etats membres. Pour autant, entre les positions de chacun, il y a des nuances de taille. Les Espagnols continuent de défendre, comme ils l'avaient fait lors de la réforme de 2008, une régulation pour les seuls vins à signe de qualité. Nous, nous refusons la libéralisation pour tous les vins, qu'ils aient ou non une appellation ou une indication géographique. Nous travaillons activement à bâtir une plate-forme commune au-delà du refus de la réforme de 2008. J'organise dès demain matin une réunion avec les Espagnols, les Italiens, les Allemands et les Portugais. Nous espérons y associer la Roumanie et la Grèce dans la mesure du possible.
En amont, nous avons cherché à rapprocher les positions de la production et du négoce pour aboutir à une position française claire en tenant compte de la position de la Commission. Cette dernière n'acceptera pas d'en revenir au statu quo ante. Pour elle, maintenir les droits de plantation remettrait en cause l'équilibre global de la réforme de l'OCM vitivinicole, qui comprend des éléments positifs. Je pense aux enveloppes nationales, qui financent des actions pour l'amélioration de la production ou la conquête de nouveaux marchés et des mesures plus intelligentes que les aides à la distillation pour surmonter les crises successives du secteur. Les acteurs de la filière française l'ont bien compris, contrairement aux Allemands. Eux veulent que rien ne bouge : le maintien des droits de plantation, un point c'est tout.