Intervention de Aymeri de Montesquiou

Commission des affaires européennes — Réunion du 14 février 2013 : 1ère réunion
Institutions européennes — Audition de M. Serge Guillon secrétaire général des affaires européennes

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Je vous remercie de cet exposé aussi complet qu'honnête. Européen convaincu, j'avais adhéré au parti socialiste européen il y a plus de cinquante ans. Nous aimions l'Europe, désormais nos concitoyens finissent par la haïr. Hier, l'Europe c'était Byzance, corne d'abondance, maintenant, elle est devenue Byzance-complexité, on ne comprend plus rien. Allez dans nos campagnes, dans nos villes, vous verrez que la finalité de l'Europe est perdue. L'on dépense des sommes considérables mais pourquoi ? La subsidiarité a été oubliée ; l'on a l'impression que l'Europe s'occupe de tout et de façon éminemment négative.

Je suis très inquiet. Il y a une vingtaine d'années, Valéry Giscard d'Estaing me disait que l'Europe pourrait se détruire. Finalement, je crois qu'il avait raison. Lorsque l'on se soucie d'abord des soldes nets, c'est que l'on n'a pas la préoccupation de l'Europe. Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, malgré leurs désaccords, s'entendaient sur ce qui serait bon non pour leurs pays respectifs, mais pour l'Europe, et; aujourd'hui, chacun rentre chez lui en montrant son tableau de chasse. Il y a vingt ans, le Premier ministre maltais me disait que pour rien au monde, il ne demanderait un commissaire, ce qui serait impensable à l'heure actuelle. Le budget est devenu une espèce de « muleta » à laquelle personne ne comprend rien ou qui ne sert qu'à payer des fonctionnaires - Mme Ashton en aurait 3 000. Pour quelles politiques européennes, pour quelle défense ? Nous avons perdu l'axe majeur de la construction européenne, l'on ne sait plus à quoi sert l'Europe.

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