C'est tout à fait possible, bien que l'un des deux soit ponctuellement sujet à quelques tentations. Cette évolution de la relation remonte à une douzaine d'années, à l'époque de Gerhardt Schroeder, lorsque le couple franco-allemand a commencé à ne plus être un moteur mais un frein. Nous ne fonctionnions plus ensemble pour construire l'Europe, mais pour défendre des intérêts nationaux, grâce à des échanges de bons procédés. Je suis plutôt optimiste, car je pense qu'Angela Merkel a penché ponctuellement du côté de David Cameron parce qu'elle voulait absolument un accord et qu'elle n'avait d'autre solution pour préserver son chèque. C'est une simple alliance de circonstance qui ne doit pas masquer le travail effectué entre la France et l'Allemagne. Quant à David Cameron, qu'a-t-il obtenu ? Une légère baisse du budget, de toute façon attendue en cette période de crise. En revanche, à aucun moment, il n'a pesé sur le contenu des politiques de l'Union.