Le monde économique a été récemment stupéfait de découvrir que les grandes sociétés du numérique préféraient thésauriser quarante milliards de dollars aux îles Caïman et emprunter, ce qui est financièrement plus intéressant. Un article dans le Financial Times du 23 mai fait état d'une réaction forte des États-Unis, qui entendent bien fiscaliser ce qui a trait au numérique. Il est toujours plus facile de mener une action planétaire quand on a le poids des États-Unis... Indépendamment des questions de fiscalité, il y a un problème d'équité : le numérique faisant partie des commodities, tout le monde devrait avoir le droit d'y accéder. Nous n'y sommes pas ! Il y a vingt ans, des fonds structurels européens se sont déversés sur les pays du Sud et les Länder de l'Est. Nous pourrions à présent réclamer ces fonds structurels pour mettre nos campagnes au même niveau que les villes sur le plan numérique, ce qui aurait un effet multiplicateur : bien des acteurs économiques viendraient s'implanter loin des centres urbains, ce qui renforcerait la compétitivité française, car les coûts y sont moindres.