La qualité de la recherche en Europe n'est pas la même selon les pays. Nous savons que seuls quelques pays disposent d'une capacité suffisante pour contrôler correctement les médicaments. Pour autant, je ne crois pas à un pseudo-chantage qui consisterait pour les industriels du médicament à dire qu'ils vont aller voir ailleurs car les contrôles et les procédures d'autorisation sont un frein à la compétitivité. Les grandes entreprises ont besoin d'une évaluation de qualité pour garantir leurs produits. Il faut refuser tout laxisme à leur égard tout en recherchant avec eux une position d'équilibre.
Sur les médicaments génériques, je vous confirme que les adjuvants ne sont pas toujours ceux utilisés pour le médicament original. L'interaction avec la molécule princeps peut par conséquent conduire à des effets différents. Le contrôle des génériques n'est donc pas anodin.
Je suis également préoccupé par la qualité des médicaments princeps et leur provenance. De plus en plus d'essais cliniques sont réalisés dans les pays émergents où la qualité des procédures est souvent sujette à caution. Malheureusement, l'Europe n'a pas toujours les moyens d'effectuer les contrôles adéquats.
Dans notre pays, les pratiques au sein des instances de contrôle du médicament ont fait l'objet d'une « révolution culturelle », suite au scandale du Médiator. On peut espérer que l'Agence nationale de sécurité du médicament prenne ces problèmes à coeur mais son action dépendra du niveau des moyens qu'on lui accordera.