Intervention de Fabienne Keller

Commission des affaires européennes — Réunion du 20 octobre 2011 : 1ère réunion
Nouvelles règles du pacte de stabilité communication de m. jean-françois humbert

Photo de Fabienne KellerFabienne Keller :

Nous sommes dans une situation extrêmement difficile, entraînant une déprime à peu près générale. Mais les crises sont aussi des occasions de choisir. N'oublions pas que l'euro est devenu une des grandes devises de référence, et n'imputons pas tous les problèmes actuels aux défauts de construction de la zone euro. Nous payons d'abord, en France comme dans d'autres pays membres, trente années d'accumulation des déficits. Et les marchés surréagissent aujourd'hui à ce qu'ils ont très longtemps accepté. Je suis frappée par le fait qu'après une crise aussi grave que celle de 2008-2009, nous n'avons toujours pas pris toutes les décisions européennes et internationales nécessaires pour éviter que le phénomène ne se reproduise. Nous aurions dû, par exemple, instaurer à l'échelon européen la « taxe Tobin » qui aurait introduit un frottement dans le fonctionnement des marchés financiers. Nous avons besoin d'une plus forte intégration européenne car nous avons tous partie liée, même si l'Allemagne a de la peine à reconnaître que son destin est lié aux pays du « club Med ». C'est même à l'échelon occidental qu'il nous faut réfléchir sur notre modèle, face à la montée des pays émergents. Nous sommes à l'heure des choix, et je me demande si le pacte de stabilité, ce n'est pas l'outil d'avant : comme au guignol, on tape sur ceux qui sont déjà en situation de faiblesse, et on impose à des pays en déficit des amendes qui ne peuvent que figurer dans ce déficit. Il faudrait plutôt un véritable accord politique pour gérer ensemble la zone euro.

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