Et, de surcroît, très dangereux politiquement pour l'Union et pour la croissance. Offrir l'opportunité à ceux qui demandent un rabais de le faire en toute bonne conscience est une façon périlleuse d'engager les négociations... De plus, si cette idée est présentée comme le seul instrument de solidarité, jamais l'occasion ne sera donnée d'expérimenter la mutualisation des dettes publiques : si nous avons le budget au lieu de la mutualisation de la dette, nous perdons une extraordinaire occasion d'aller jusqu'au bout de l'union monétaire. Enfin, si nous ne réalisons pas le budget commun pour relancer la croissance mais pour accompagner les réformes budgétaires des États membres, un instrument de solidarité deviendra un outil disciplinaire et il sera difficile de réconcilier les peuples avec l'Europe. L'idée reste intéressante, il faut l'examiner dans une bonne temporalité.
Quant aux eurobonds, la possibilité en est inscrite dans le rapport Van Rompuy. L'idée n'a pas disparu. Il nous faut la défendre. Elle était inacceptable lorsque nous n'avions pas d'outils de discipline communs. Désormais, la mise en place des conditions de la convergence budgétaire la rend possible.
La création de super commissaires aux comptes des États membres ne semble pas indispensable : il y a, avec le six-pack, le two-pack, le traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance en Europe (TSCG), suffisamment d'outils mobilisés et restant à mettre pleinement en oeuvre.