Le programme est sévère, c'est vrai, mais la Grèce a déjà consommé près de 350 milliards d'euros de crédits déboursés par les membres de l'Union européenne et le FMI. La moralisation devient nécessaire. Il n'est pas possible de fonctionner à fonds perdus. J'y ai été 48 heures, ce qui n'est pas suffisant pour tout voir. J'ai rencontré des gens très cultivés, francophiles. Avant de parler de restructuration avec la directrice du FMI, ce qui sera nécessaire un jour, il faut réformer. Il n'est pas exclu que le peuple se crispe davantage. S'il était absolument pertinent, d'un point de vue géostratégique, d'accueillir la Grèce dans l'Union européenne, son inclusion dans la zone euro était prématurée.
La Grèce et la Turquie sont en première ligne, l'une pour faire respecter l'espace Schengen, l'autre pour accueillir 2,2 millions de migrants, durablement installés sur son territoire. L'Europe ne peut pas être insensible au sort de la Grèce, mais les Turcs, peuple de rudes marchands, savent faire monter les enchères. J'approuve l'apparente coordination entre la chancelière allemande et le Président de la République, l'une se rendant en Turquie, l'autre en Grèce, afin d'aborder tous deux la situation dramatique des migrants.