Notre ordre du jour appelle une communication de notre collègue Nicole Duranton sur le déplacement qu'elle a effectué à Calais avec la délégation à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Cette communication est une bonne illustration des relations étroites que nous souhaitons mettre en oeuvre avec nos collègues de la délégation qui font un travail important dans le cadre du Conseil de l'Europe.
Nous entendrons ensuite une communication de Jean-Yves Leconte sur le même sujet. Notre collègue fait partie du groupe de travail de notre commission sur l'espace Schengen, l'asile et l'immigration. Il a participé, ainsi que Michel Billout, à la rencontre très instructive que nous avons eue, le 4 décembre, avec une délégation de parlementaires britanniques précisément sur cette question sensible des migrants présents à Calais. Cette réunion s'est tenue au Sénat en présence de notre collègue Natacha Bouchart, maire de Calais.
La présence de migrants sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord, et singulièrement à Calais, est un phénomène qui remonte aux années 1980. En 1999, on a cru apporter une solution avec la création du camp de Sangatte. L'expérience n'a pas été concluante puisqu'au mois de novembre 2002, il a été décidé de fermer ce camp dans lequel ont transité, au cours de trois années d'existence, quelque 67 000 migrants.
À la fin du mois de septembre 2009, c'est une nouvelle concentration de migrants qui a été démantelée : c'est ce que l'on avait appelé la « jungle de Calais », peuplée principalement de Pachtounes originaires d'Afghanistan et du Pakistan dans laquelle sévissait une épidémie de gale.
Après une période de relative accalmie sur la période 2010-2013, au cours de laquelle le nombre de migrants présents sur le littoral s'est réduit à quelques 200 personnes, une très forte pression migratoire s'est à nouveau manifestée au début de l'année 2014. Les personnes concernées sont majoritairement originaires de la Corne de l'Afrique, du Proche et du Moyen-Orient, d'Afghanistan, du Pakistan ainsi que dans une moindre mesure d'Albanie ou du Kosovo.
Aujourd'hui, on estime à 1 500 personnes environ le nombre de migrants qui cherchent par tous les moyens à franchir la mer pour gagner la Grande-Bretagne. Des réseaux très organisés de passeurs rançonnent ces malheureux en promettant, au prix fort, le passage illégal.
La situation est devenue insupportable aussi bien pour les habitants de Calais que pour les élus qui se sentent impuissants, mais aussi pour les migrants eux-mêmes dont les conditions d'hébergement dans des abris de fortune ou la situation sanitaire sont indignes de grands pays comme les nôtres.
Sur le plan sécuritaire, la coopération britannique a marqué des progrès. Au mois de septembre 2014, un fonds commun financé par la France et le Royaume-Uni pour la sécurisation du port de Calais a été mis en place.
La parole est à notre collègue Nicole Duranton.