Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 21 février 2017 à 9h30
Questions orales — Maintien d'une liaison ferroviaire directe entre paris et malesherbes dans le loiret

Barbara Pompili, secrétaire d'État auprès de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargée de la biodiversité :

Monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur la desserte du Malesherbois, à l’occasion d’une évolution des services du RER D.

Je voudrais tout d’abord rappeler la constante préoccupation de M. le secrétaire d’État chargé des transports quant au renforcement et à la modernisation des réseaux existant de transports collectifs, ainsi qu’à l’amélioration des services. La qualité des transports du quotidien, pour tous, est essentielle.

Le RER D a connu depuis le début des années deux mille une croissance annuelle de son trafic de 2, 4 %, pour atteindre 615 000 voyageurs par jour. Cette croissance, comme les analyses le montrent, va se poursuivre. Or elle met évidemment à l’épreuve et l’infrastructure et l’organisation actuelle du service.

La ponctualité du RER D ne s’élève aujourd’hui qu’à 85, 5 %, et elle est même réduite à 64 % au sud de Corbeil-Essonnes. Entre 2010 et 2013, elle a perdu un point par an. Depuis 2014, les efforts de la SNCF et une réorganisation partielle du service ont permis de regagner quelques points, mais la hausse du trafic continue de peser sur la ponctualité, qui reste insatisfaisante.

D’ici à 2025, la mise en œuvre des schémas directeurs et le remplacement décidé de tous les anciens trains devraient améliorer considérablement la situation, mais, pour obtenir des résultats avant cette échéance, il est envisagé de modifier la structure de l’offre ferroviaire sur le RER D au sud.

Dans ce contexte, le Syndicat des transports d’Île-de-France, qui est l’autorité organisatrice compétente, prévoit de modifier le plan de transport de la ligne. Le 11 janvier dernier, il a délibéré sur les évolutions à mettre en œuvre, validant les grands principes du service annuel 2019.

Sous l’égide du STIF, la SNCF a conduit un travail d’analyse, en concertation avec les élus et les associations d’usagers. Elle s’est également appuyée sur une expertise extérieure, l’EPFL 2015, menée donc par l’École polytechnique de Lausanne, qui avait suggéré notamment de mieux structurer les lignes à plusieurs bifurcations.

La SNCF a identifié les causes des faiblesses actuelles : premièrement, de Goussainville à Châtelet, le soir ; deuxièmement, la complexité des circulations à Corbeil ; troisièmement, la saturation prévisible entre Melun et Paris le matin.

Pour chacune de ces fragilités, des pistes d’action ont été étudiées. Ainsi, la simplification du nœud de Corbeil conduirait à réduire la longueur du RER D vers le sud et à envisager la suppression de la desserte directe de Malesherbes, qui ne fonctionne pas bien.

Une correspondance robuste entre la branche de Malesherbes et le tronc principal du RER D serait alors organisée. Des avancées spécifiques seraient ainsi offertes aux passagers de cette branche grâce à de meilleures fréquences, notamment en soirée, et à la modernisation à venir du matériel roulant, comme vous l’avez indiqué, monsieur le sénateur. Ils bénéficieraient en outre de la régularité retrouvée sur le reste de la ligne D, et il en résulterait un temps de parcours vers Paris comparable à celui d’aujourd’hui, mais avec un confort sensiblement amélioré.

Le secrétaire d’État aux transports a néanmoins pris note des réticences d’un certain nombre d’usagers sur cette nouvelle organisation. Il va donc demander au STIF d’examiner dans quelle mesure des trains directs pourraient être maintenus.

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