Certes, mais un peu de cohérence dans les positions politiques ne nuirait pas...
La Commission présentera sa proposition officielle sur les perspectives financières fin juin. Nous en avons discuté tous les aspects lors de notre séminaire de la semaine dernière. Nous allons essayer de respecter la structure des perspectives financières telle que nous la connaissons, mais nous n'en devons pas moins ajuster les chapitres aux défis d'aujourd'hui et à la stratégie Europe 2020. Nous sommes tous conscients, en tout cas, de l'importance de la PAC, en particulier pour la France. Nous n'avons pas encore discuté des chiffres, mais il est clair pour la Commission que nous devrons présenter un budget crédible, qui permette de soutenir une politique de croissance tout en s'inscrivant dans le contexte d'austérité qui prévaut aujourd'hui en Europe. Il est très important pour nous d'être crédibles ; j'espère que nous y parviendrons.
Quelle est la principale différence entre le monde d'avant le traité de Lisbonne et celui d'aujourd'hui, Madame Boulestin ? Le processus législatif européen a considérablement évolué : la co-décision est devenue la procédure habituelle, et le Parlement européen a accru ses pouvoirs dans des domaines auparavant réservés au Conseil, ce qui implique un changement de culture pour la Commission. Nous devons cependant nous assurer que le processus législatif conserve son efficacité et sa souplesse. La Commission travaille désormais plus étroitement avec les commissions du Parlement européen. Le Conseil européen est devenu très important l'année dernière, à cause de la crise financière. Les chefs d'État et de gouvernement apprécient ces réunions plus intimes. Herman Van Rompuy est un très bon président de ces conseils européens, il conduit bien les discussions, est attentif à l'agenda et cultive l'art du compromis. Grâce au Conseil européen, nous avons ajouté un nouveau pan à notre coopération avec la gouvernance économique. Les critiques sur le caractère anti-gouvernemental de cette gouvernance économique ne me semblent donc pas justes, car la crise exigeait des actions très rapides et beaucoup d'argent. Si le scénario venait à se répéter, seul le Conseil européen serait à même de réagir dans un délai aussi court.
Au terme d'une année d'application, je crois que le système fonctionne bien. En outre, la qualité et le volume de la législation sont tout à fait comparables avec ce qui existait avant le traité de Lisbonne. Nous devons encore apporter des améliorations et poursuivre les adaptations, mais cela marche.