Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 11 mai 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Maro Efèoviè vice-président de la commission européenne

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Merci, monsieur le commissaire, pour la qualité et la clarté de vos réponses, et bravo pour votre maîtrise de notre langue !

Je voudrais insister sur la place qu'occupent les parlements nationaux depuis le traité de Lisbonne. Après dix ans de débats institutionnels, nous sommes entrés - crise oblige - dans un débat sur la convergence et la compétitivité. C'est à mon avis la seule façon de faire aimer l'Europe à la jeune génération. Je m'inquiète moi aussi des sondages que l'on publie ici ou là : nos jeunes concitoyens considèrent que les avantages acquis, et notamment la paix, font partie de leur quotidien. Or, cela a été chèrement acquis et n'est jamais définitif. Restons donc prudents, et n'hésitons pas à impliquer les parlements nationaux.

Permettez-moi de revenir sur les questions de Pierre Forgues et Jean Gaubert, qui nous disent en substance que l'Europe doit cesser d'être naïve dans le cadre des négociations commerciales internationales, et que le principe de réciprocité doit être respecté. Je m'inquiète en particulier des négociations avec le Mercosur : nous devons veiller à ce que l'accord n'entraîne pas de déséquilibres au niveau européen.

À l'époque où Gérard Larcher était Président de la commission des affaires économiques du Sénat, nous avions organisé un débat en séance publique pour préciser le périmètre de la mission du commissaire européen chargé du commerce extérieur - il s'agissait alors de Pascal Lamy, aujourd'hui directeur général de l'OMC. Il serait bon d'organiser à nouveau un tel débat. Quand nous parlons de protéger nos concitoyens face à la mondialisation, il ne s'agit pas de protectionnisme, mais d'avoir une attitude offensive, au travers du Single Market Act ou du projet communautaire dont nous venons enfin de nous doter après trente ans de tergiversations. L'utilisation de la coopération renforcée - trop peu fréquente à mon avis - serait ici pertinente.

Nous avons des atouts. Pour faire aimer l'Europe, il faut faire comprendre à nos concitoyens qu'elle est une confédération d'États-nations qui peut les aider à affronter une mondialisation qu'il ne sert à rien de nier.

Nous appelons de nos voeux une franche coopération entre les Parlements nationaux, le Parlement européen et la Commission. Plus nous aurons de contacts, plus nous renforcerons la construction européenne.

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