… mais ce n’est pas à la hauteur du débat.
Le chèque énergie n’a rien à voir avec le chèque eau pour une raison bien simple : dans de très nombreuses communes – si vous êtes maire, vous le savez –, il y a des immeubles collectifs. Or, même si la loi devrait vous y contraindre, vous n’êtes pas tenu d’avoir un compteur d’eau. La facture est alors adressée au conseil syndical, au gestionnaire ou au bailleur social, qui répartit les sommes à payer en fonction des surfaces. Dans ces conditions, comment faites-vous pour individualiser le droit à l’eau ?
Vous le savez très bien, puisque c’est un débat que nous avons déjà eu, si nous avons préféré créer un volet curatif plutôt qu’un volet préventif, c’est pour éviter un effet d’aubaine. En effet, dans un immeuble de 80 appartements, la répartition est effectuée en fonction des millièmes par le bailleur social si l’immeuble a un caractère social ou le syndic s’il s’agit d’une copropriété. Comment allez-vous apprécier les difficultés sociales des uns et des autres ? Comment allez-vous faire pour savoir les familles qui ont besoin d’aide et celles qui n’en ont pas besoin ? Comment faites-vous la différence entre une famille qui consomme beaucoup d’eau parce qu’elle a cinq enfants et un couple qui en consomme beaucoup moins parce qu’il n’a pas d’enfant ? Les maires et les CCAS sont les mieux placés pour le faire.