J'ai également entendu des positions assez différentes. La FNE considère que le dispositif a son intérêt, dans la mesure où il conduira les utilisateurs à prendre conscience de ce qu'ils ont chez eux et où il constituera une manne financière, dont la gestion devra bien sûr être prévue. De nombreuses discussions portent actuellement sur d'autres formes de consigne, y compris sur des matériaux d'emballage industriels et commerciaux, et, malgré les réticences de certaines d'entre elles, plusieurs filières mènent une réflexion conjointe sur ce sujet.
Le dernier point concerne l'allongement de la durée de vie des produits, qui englobe à la fois la question de l'écoconception et le secteur de la réparation et du réemploi. Cette question présente deux enjeux essentiels. Le premier est la mise à la disposition des acteurs de la réutilisation d'un gisement de déchets réutilisables. Celui-ci ne fait pas forcément défaut aujourd'hui, mais il est insuffisamment suivi dans la mesure où il n'y a pas d'obligation ni d'objectif fixé en termes de gisement, ce qui est d'autant plus dommageable que les acteurs sont souvent dans des équilibres économiques précaires. Il reste toutefois difficile de proposer un objectif de mise à disposition pour ces acteurs dans la mesure où le besoin repose aussi sur la demande que font les utilisateurs en termes d'objets réutilisés. Nous pourrions éventuellement réfléchir à une sanctuarisation ou à un plancher minimal d'influx, qui serait destiné à ces acteurs de manière sécurisée, ainsi qu'à des modalités logistiques permettant de diminuer un peu les coûts.
Le deuxième appui des REP dans l'allongement de la durée de vie est bien sûr l'écoconception. Notre philosophie de l'écoconception est beaucoup plus large que ce qui est généralement proposé par les fabricants ou par certains acteurs. Pour la FNE, l'écoconception est une méthode permettant de faciliter la prévention à la fois qualitative et quantitative des déchets par une réflexion portant sur une production intelligente, qui développerait la standardisation, sur un approvisionnement de matières secondaires et sur l'intégration de celles-ci directement dans les produits. Aujourd'hui, aucun téléphone n'utilise de produits issus du recyclage pour ce qui concerne les métaux, ou très peu.