Je l'ai lu sur le site de l'écolabel européen TCO. Il me semble même que ce soit le cas pour le Fairphone. À ma connaissance, les téléphones neufs ne sont pas fabriqués avec une part significative de matières issues du recyclage. Il faudrait que je vérifie ce point avant de vous le certifier, mais cette part, si elle existe, reste en tout cas très marginale, notamment parce que l'on a besoin de matériaux d'une certaine qualité, que l'on ne peut pas forcément atteindre avec des métaux issus du recyclage.
L'écoconception renvoie pour nous à la fois à une production intelligente et à un usage « apaisé » - je tire cette conception d'un projet qui avait été engagé il y a quatre ans : fairtrade electronic n'a jamais vu le jour, mais, un peu à l'image du Fairphone, il voulait proposer des produits électroniques plus vertueux en interrogeant aussi l'usage et les fonctionnalités d'un téléphone. Comme je l'ai dit tout à l'heure, il existe un vrai lien entre les fonctionnalités des composants et les matériaux. Pour les écrans, il serait par exemple possible d'utiliser des encres liquides et un système différent de touches métalliques. Je ne dispose pas d'éléments très précis sur ces sujets. Toutefois, nous avons pu montrer l'intérêt de mener une réflexion sur l'usage en termes d'écoconception, puisque ce dernier conditionne également les composants. Alors que l'on a tendance à prendre le téléphone tel qu'il est aujourd'hui et à essayer de trouver quelque chose de mieux, nous pensons qu'il faut repartir de la base.
Enfin, le dernier point souvent mis en avant est celui du démantèlement facilité et de la recyclabilité. Cette dernière n'est pas du tout le seul critère à mettre en oeuvre. Les critères d'écomodulation qui figurent dans les cahiers des charges pour les téléphones mobiles sont loin d'être appliqués. La FNE avait travaillé sur la définition de ces modulations, en s'adossant sur l'écolabel européen TCO, qui permettait d'avoir des critères contrôlables, simples et partagés par la profession. Cela n'a pas forcément suffi à convaincre les constructeurs, et les discussions nous ont conduits à nous rabattre sur des scénarios de moins en moins ambitieux.
La prochaine étape sera le futur agrément à partir de 2020. Nous souhaiterions commencer assez rapidement notre réflexion sur l'écoconception et les modulations, afin d'y intégrer les trois critères qui ont déjà été longtemps discutés, à savoir la toxicité, la recyclabilité et l'allongement de la durée de vie via une modularité ou un accès aux pièces détachées. Nous espérons reprendre rapidement les discussions pour essayer de trouver des terrains d'entente avec l'ensemble des acteurs.