Quel bilan peut-on tirer de ces initiatives et de cette collecte ? Il est difficile d'inciter les consommateurs à rapporter leurs téléphones mobiles, car ils les laissent souvent dormir dans leurs tiroirs, pour diverses raisons. Ils pensent que cela peut resservir, par exemple en cas de panne du terminal actuel ; d'ailleurs, ces outils prenant peu de place, on a tendance à oublier leur existence. Se pose aussi la question des données présentes sur le téléphone, qui doivent être exportées quand il s'agit de messages ou de photos personnelles ; en outre, on veut être certain qu'elles soient effacées - je rappelle toutefois que la filière garantit l'effacement de toutes les données personnelles. Enfin, il peut y avoir un attachement à la valeur des téléphones, et ce même s'ils peuvent être subventionnés. Les initiatives de reprise et de revalorisation des téléphones peuvent diminuer ces freins, mais pas les faire totalement disparaître.
Ainsi, malgré les efforts des opérateurs, seulement 1,59 million de terminaux ont été collectés en 2015 par les trois opérateurs membres de la FFT, chiffre qu'il faut rapporter aux 11 millions de mobiles vendus. On en déduit donc un taux de collecte proche de 15 % ; le taux de collecte s'établissant en Europe autour de 14 %, on se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne. Par ailleurs, l'ensemble des opérateurs partage l'objectif d'un taux de collecte de 30 % d'ici à 2020. Le réemploi varie, selon les opérateurs, entre 40 % et 88 % des mobiles collectés.
Enfin, il faut rappeler que tout cela s'inscrit dans une stratégie globale des opérateurs relative à leur responsabilité environnementale. En effet, les opérateurs sont également distributeurs de boxes pour internet ou pour la télévision, pour lesquelles le taux de réemploi est bien supérieur puisqu'il atteint un pour un. En outre, les boxes sont de plus en plus éco-conçues. Par ailleurs, notre charte contient également des initiatives relatives à la consommation globale des opérateurs dans leur activité quotidienne.