L'Europe publie une liste des matériaux critiques. Si je prends l'exemple du béryllium, qui figure sur cette liste, on sait que ce métal va être très difficile à récupérer puisqu'il est présent en quantité infime dans les téléphones portables. Il faudrait identifier, avec les industriels, les quelques métaux qu'on souhaite éliminer du marché. Si Apple est capable d'éliminer le béryllium, les autres constructeurs peuvent également le faire.
Il faut fonctionner sur la base de l'élimination, dans l'esprit du règlement REACH et de la directive RoHS : il faut interdire ou limiter certaines substances, plutôt pour des raisons de nocivité, quitte à intégrer ce critère de non-recyclabilité. En théorie, tous les métaux sont recyclables, mais en pratique, du fait de leur quantité infime, ils ne seront jamais recyclables. Sur les quarante métaux qui composent le téléphone Nokia, c'est sans doute une utopie que de parvenir à en recycler trente ! Il faudrait ainsi essayer de lever le secret industriel afin d'éliminer petit à petit les matières les plus nocives et les moins recyclables.