Intervention de Thierry Missonnier

Commission des affaires économiques — Réunion du 4 avril 2017 à 14h35
Audition de M. Hubert Carré directeur général du comité national des pêches maritimes et des élevages marins cnpmem de M. Thierry Missonnier directeur du fonds régional d'organisation du marché du poisson « from nord » et du pôle aquimer et de Mme émilie Gélard juriste au cnpmem également en charge des relations publiques et de la communication

Thierry Missonnier, directeur du Fonds régional d'organisation du marché du poisson « FROM Nord » et du Pôle Aquimer :

Je ne crois pas que le calcul ait été complètement fait. Il existe aujourd'hui une référence facilement exploitable, à savoir les accords en vigueur entre l'Union européenne - et donc le Royaume-Uni - et la Norvège et l'Islande, qui définissent des zones de pêche communes, avec un droit d'accès accordé aux navires norvégiens et islandais dans les eaux communautaires, et vice versa pour les navires communautaires. Ce sont des négociations extrêmement difficiles, dans lesquelles l'Union européenne n'est pas en position de force - d'ailleurs, nos droits diminuent d'année en année. En effet, elle représente des intérêts peu homogènes, face à des Norvégiens qui sont structurés et qui arrivent aux négociations avec non seulement les représentants de l'État, mais aussi les représentants de la transformation, des industriels, qui adoptent des positions dures.

Si le Royaume-Uni sortait, des accords devraient être conclus entre les Britanniques et l'Union européenne, la Norvège et l'Islande. Ce jeu tripartite sera sans doute encore plus compliqué à mener sachant qu'il existe des intérêts croisés - plus forts encore depuis quelques années - entre les producteurs norvégiens et les transformateurs britanniques.

Quid de la réglementation communautaire des quotas, dont a dit un mot Hubert Carré ? Qu'en feront les Britanniques ? Ces règles sont critiquables, mais elles permettent de gérer la ressource. Que se passera-t-il si les Britanniques décident que ces règles ne leur sont plus applicables ? Quelles seront les conséquences sur les autres États membres, qui ont déjà du mal parfois à accepter dans toute sa rigueur la réglementation communautaire ?

On mesure parfaitement les conséquences du Brexit, mais on ne voit pas très bien comment les choses se dérouleront. La négociation sera très compliquée.

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