Nous ne voulons pas d'un Brexit à la découpe et que la pêche soit traitée séparément des autres activités économiques ; nous voulons absolument un paquet commun. Comme je vous le disais, la pêche a toujours été le grain de sable qui a fait capoter certaines adhésions et c'est bien pour cela que nous ne voudrions pas que les négociateurs nous mettent de côté.
La taxe est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Il ne faudrait pas que les Britanniques dévaluent la livre comme ils l'ont fait en 1993-1994, ce qui a conduit à une crise majeure dans la pêche, le poisson britannique vendu à Rungis étant moins cher que le poisson français vendu en criées. En outre, surtaxer les produits d'importation d'origine britannique pénaliserait la filière française de transformation puisque les Français n'ont jamais autant consommé de produits de la mer - de moins en moins sous forme de poissons entiers et de plus en plus sous forme de poisson transformé.
Les Britanniques sont pragmatiques et pour eux, ce sera du donnant-donnant : ils nous donneront accès à leurs eaux si nous leur donnons accès à notre marché, sachant que le premier marché mondial des produits de la mer, c'est l'Union européenne, notamment la France. C'est bien pour cette raison qu'ils réclament en accord équilibré.