Les navires de pêche hauturière ne sont pas très nombreux. Ce sont les petits navires et la pêche artisanale, surtout dans notre région, qui seront directement touchés par le Brexit. Les stocks et les quotas sont actuellement partagés avec le Royaume-Uni ; s'ils ne l'étaient plus, il leur faudrait fréquenter d'autres zones.
Comme le soulignait Hubert Carré, l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne puis dans l'Europe bleue, quand les droits historiques ont été cristallisés, est la période à laquelle la flotte de pêche du Royaume-Uni était la plus faible de son histoire ; c'est à cette époque qu'a fermé le port de Grimsby et que la grande pêche a cessé ses activités. Et c'est l'époque à laquelle notre pêche était la plus puissante.
La pêche française enregistre un regain d'activité en ce moment, avec des investissements un peu partout sur le littoral. Les patrons pêcheurs qui ont des projets nous disent que, avec le Brexit, ils hésitent à construire un chalutier de 20 mètres de 3 millions d'euros sans savoir où ils pourront travailler. En effet, la valeur d'un bateau dépend essentiellement des droits de pêche. De fait, des projets d'investissement sont gelés dans l'attente de l'issue de ces négociations.