Intervention de Simon Sutour

Commission des affaires européennes — Réunion du 6 juin 2017 à 9h30
Politique étrangère et de défense — Relations entre l'union européenne et la russie : rapport d'information de mm. yves pozzo di borgo et simon sutour

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

Les principes fondamentaux sont à géométrie variable suivant que vous êtes puissant ou misérable. Nous le savons bien, Didier Marie et moi-même, qui faisons partie du groupe d'amitié France-Chypre, une île occupée par l'armée d'un pays candidat à l'Union européenne.

Avec ce rapport d'information, nous voulions voir si les sanctions à l'égard de la Russie avaient changé quelque chose. Force est de constater qu'il n'en est rien.

Que comprendre quand le président Poutine est reçu à Versailles avec tous les honneurs qui lui sont dus, alors que la présidente du Conseil de la Fédération de Russie Mme Valentina Matvienko, qui est venue au Sénat il y a quelques années, ne peut pas mettre le pied sur notre territoire ? Il en est ainsi avec les sanctions personnelles au niveau politique.

Concernant les sanctions économiques, quand on bloque les approvisionnements en provenance de l'Union européenne, la Russie s'approvisionne ailleurs - en Amérique latine, en Afrique, en Asie centrale - et elle développe sa propre économie. Si, demain, on met fin aux sanctions - on peut penser qu'elles ne seront pas perpétuelles -, les filières ainsi créées ne s'arrêteront pas du jour au lendemain. Notre économie en subira les dommages.

Nous avons le sentiment que Moscou a la volonté de normaliser nos relations. Il faut donc encourager ce mouvement. L'Union européenne compte 500 millions d'habitants, contre 140 en Russie. Culturellement et historiquement, la Russie est très proche de nous. Il est donc essentiel que les jeunes aient des visas pour venir en Europe. On vient de lever l'obligation de visa pour les citoyens ukrainiens, mais Borys Tarassiouk, ancien ministre des affaires étrangères, me confiait récemment que l'Ukraine avait levé cette obligation pour les citoyens européens voilà treize ans. Vous le voyez, tout cela prend du temps. Il importe que les gens voyagent, car c'est la société civile qui fera évoluer les choses.

Monsieur Gattolin, je ne suis pas surpris par votre position, car vous vous étiez abstenu sur la proposition de résolution que nous avons déposée il y a un an.

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