Merci pour vos annonces, monsieur le ministre. Mes premières questions concernent la réforme des rythmes scolaires, après la publication, ce matin même, du décret qui ouvre la possibilité de revenir à la semaine de quatre jours. Je me réjouis que vous mettiez à l'honneur la confiance envers les acteurs, j'avais déposé une proposition de loi dans ce sens, pour sortir de la méthode suivie par Vincent Peillon, qui avait imposé sa réforme, en 2013. Les difficultés de mise en place n'ont pas tardé à apparaître, en matière de ressources humaines autant que d'organisation concrète du temps scolaire et de financement, nous les avons constatées dans le cadre des travaux de notre groupe de travail sur les rythmes scolaires.
Pour autant, le retour aux quatre jours ne va pas de soi : sur le plan pédagogique, le ressenti des acteurs et des familles est plutôt positif pour les quatre jours et demi - sauf pour les petites et moyennes sections de maternelle ; ensuite, notre système a besoin de stabilité, les équipes ont besoin de souffler ; enfin, il ne faut pas casser les acquis, au premier chef le fait que tous les acteurs se sont mis autour d'une même table : pour faire avancer l'école, nous avons besoin d'une concertation, dans la diversité des territoires et vous trouverez toujours en moi un fervent partisan du passage de la culture de la circulaire à la culture du contrat.
Oui, donc, à plus d'autonomie, à plus de liberté, à condition qu'elles ne soient pas conditionnées. Les communes qui reviendront à quatre jours auront-elles l'obligation d'organiser des activités le mercredi matin ? Des dérogations seront-elles possibles pour celles qui veulent mettre en place des journées de 5h30, avec la possibilité de rentrées anticipées ? Monsieur le ministre, vous n'ignorez pas les pressions des familles sur ces questions...
Les communes qui veulent rester à quatre jours et demi, quant à elles, pourront-elles encore bénéficier du soutien de l'Etat et des caisses d'allocations familiales (CAF) aux activités périscolaires ? Pour quelle durée ? Le Gouvernement va-t-il s'engager sur un plan pluriannuel ? Quid de la simplification, voire de la mise en place d'un guichet unique ? Le samedi matin sera-t-il dérogatoire ou entrera-t-il dans le droit commun ?
Quelles sont vos intentions, ensuite, en matière de calendrier scolaire ? Avec la semaine de quatre jours, nous avions le triste record de l'année scolaire la plus courte - 146 jours, contre 180 en moyenne chez nos voisins - et des journées scolaires les plus longues.
Le Président de la République a fait part de son intention de donner la priorité au primaire, nous y souscrivons mais comment, concrètement, dédoubler les classes dès la prochaine rentrée ? Comment les enseignants supplémentaires seront-ils recrutés ? Les questions sont les mêmes pour les « devoirs faits » : qui recrute les intervenants ? Qui les paye ? Comment respecte-t-on le principe d'égalité au sein d'un établissement et entre établissements ?
Enfin, que comptez-vous faire en matière de pré-apprentissage : les conseils régionaux veulent renforcer le dispositif d'initiation aux métiers en alternance (DIMA), le ministère ne s'en donne apparemment pas les moyens : allez-vous changer les choses en la matière ?