Ce compte rendu de mission est opportun, cela donne l'occasion de faire le point sur ce pays. Une délégation s'y était rendue voilà quelques années, quand je présidais la commission. La Roumanie et la Bulgarie voulaient adhérer à l'accord de Schengen. Nous avions examiné les frontières et les équipements financés par l'Union européenne. Nous pensions que cette adhésion serait assez rapide mais cela n'a pu se faire, parce que les standards européens ne sont pas atteints. On avait donc mis, avec ces deux pays, la charrue avant les boeufs.
Pour les pays des Balkans, au contraire, les réformes et l'absorption de l'acquis communautaire doivent avoir lieu avant, ce qui rend ensuite l'adhésion possible. Cela a été le cas de la Croatie, de la Slovénie, ou encore du Monténégro. Les cas roumain et bulgare démontrent qu'il est très difficile de le faire a posteriori.
Le fait que ces pays ne puissent assumer correctement la frontière de Schengen est un véritable problème, sans même parler de l'État de droit et de la corruption.
Enfin, la Bulgarie bénéficie de fonds dans le cadre de la politique régionale de l'Union européenne, mais ceux-ci ne sont pas toujours consommés. L'Union européenne est donc diverse et il faut épauler ces pays parce que leur remise à niveau n'est pas rapide. Cette région, pourtant magnifique, perd de sa population et le salaire moyen y est très faible.