Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 6 juillet 2017 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Finances publiques

Édouard Philippe :

Madame la sénatrice, vous m’interrogez sur la baisse des dépenses publiques, ainsi que sur d’autres sujets. Je vais essayer de vous répondre de la manière la plus précise possible, en soulignant, comme je pense l’avoir déjà fait hier, que notre objectif est non pas, contrairement à ce que vous affirmez, de baisser la dépense publique, mais de la maîtriser. Nous entendons faire en sorte que, en 2018, la dépense soit stable en volume, hors inflation, par rapport à 2017. Comme la richesse nationale augmentera, le poids relatif de la dépense publique baissera, mais le montant de celle-ci a vocation à rester stable. Ce n’est pas là jouer sur les mots, c’est dire exactement les choses.

Par ailleurs, selon vos dires, madame la sénatrice, j’aurais présenté hier au Sénat un plan consistant à mettre les collectivités territoriales au carré. Or j’ai dit l’inverse : il appartiendra aux collectivités territoriales de déterminer dans quelle mesure elles pourront s’organiser, sur la base du volontariat, pour tendre, en deçà de l’échelon régional, vers deux niveaux territoriaux, partout où cela est possible. Il s’agit non pas de choisir à leur place, mais de leur laisser le choix de s’organiser : c’est très différent !

Cet appel à la liberté des collectivités territoriales ne devrait pas vous surprendre. En effet, tel est le sens d’un très grand nombre de décisions que le Gouvernement compte prendre. Nous procéderons ainsi, comme M. le ministre de l’éducation nationale aura peut-être l’occasion de le préciser, s’agissant des rythmes scolaires, en laissant aux communes le soin de choisir, donc de faire usage de leur liberté. Je suis convaincu que c’est de bonne méthode.

Notre objectif, c’est bien de maîtriser les dépenses publiques, d’éviter leur dérive, non pas simplement pour satisfaire Bruxelles, comme vous l’affirmez, mais parce que, depuis quarante ans, nous ne l’avons pas fait, accumulant ainsi près de 2 200 milliards d’euros de dette publique. Le problème est que, à terme, il nous faudra bien faire face à nos obligations et rembourser – pas tout et tout de suite, bien entendu –, ne serait-ce que pour conserver notre crédibilité et pouvoir continuer à emprunter.

Si nous laissons les dépenses publiques croître et les déficits filer, que se passera-t-il, madame la sénatrice, le jour où les taux d’intérêt augmenteront ? Peut-on prétendre que jamais ils ne remonteront ? Bien sûr que non ! Ce jour arrivera, et nous pourrions alors souffrir. C’est la raison pour laquelle nous entendons, non pas diminuer, mais maîtriser strictement la dépense publique.

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