Monsieur le sénateur, comme vous l’avez remarqué, la lutte contre la désertification médicale a été affirmée comme l’une de mes priorités depuis mon arrivée au ministère. Je remercie M. le Premier ministre de m’avoir demandé de lui remettre un plan d’urgence en septembre prochain.
Beaucoup de choses ont été faites par mes prédécesseurs mais, à l’évidence, cela n’a pas remédié à la diminution de la démographie des professionnels de santé, qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Ce problème risque de s’aggraver encore dans les dix années qui viennent.
Il est donc nécessaire de mobiliser toutes les bonnes volontés sur les territoires, en associant les agences régionales de santé, les collectivités territoriales et les professionnels de santé, qui s’engagent à mes côtés pour répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens. Les Français sont inquiets, les maires sont inquiets, de même que les médecins, qui craignent de ne pas pouvoir partir à la retraite.
J’ai entendu cet appel. Aujourd’hui, je propose plusieurs solutions, car il ne peut y en avoir une seule ; elles doivent être diversifiées et adaptées aux territoires. La création de maisons de santé pluriprofessionnelles en est une, parmi d’autres. Nous développerons la télémédecine, en libérant les énergies et en facilitant le financement. Nous permettrons également des pratiques avancées de professionnels paramédicaux. Nous souhaitons aussi libérer l’exercice pluriel des professionnels de santé hospitaliers afin qu’ils puissent, en délégation, se rendre une ou deux journées par semaine dans un territoire désertifié. Dans le même esprit, j’ai d’ores et déjà commencé à discuter avec les grands syndicats médicaux pour que les professionnels de santé libéraux des territoires s’engagent à mes côtés dans l’exercice de cette responsabilité territoriale.
Comme vous le voyez, la démarche est en cours. Nous produirons en concertation et en coconstruction un plan qui visera à coordonner tous les acteurs, en vue de répondre aux besoins des territoires. Par ailleurs, un financement dédié à ces modalités d’exercice et d’organisation innovantes sera inscrit dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Enfin, vous connaissez ma vigilance s’agissant de l’accès aux médicaments anticancéreux. Je travaillerai évidemment avec les professionnels concernés, notamment les industriels du médicament, pour couvrir les besoins.