Après plusieurs mois de combats acharnés, le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, a annoncé la libération de Mossoul, l’ancienne Ninive, berceau des civilisations assyrienne et chaldéenne, qui a brillé de tant de feux et a donc suscité tant de convoitises.
Cette victoire est le fruit de la détermination des forces irakiennes et des peshmergas kurdes, qui, ensemble, en première ligne, ont subi des milliers de pertes pour se réapproprier les rives du Tigre. Elle est aussi le fruit de l’engagement, sans faille, des forces de la coalition internationale, dont la France, auprès des Irakiens.
La libération de Mossoul porte un coup, que nous espérons fatal, à l’État islamique et à sa folie destructrice. Saluons ici cette victoire comme le signal de la reconstruction de l’Irak et d’un Moyen-Orient qui a soif de paix et de stabilité.
Mossoul est libérée du joug de l’État islamique ; mais Mossoul n’est qu’un champ de ruines, et sa population sort de l’enfer. Aujourd’hui, des questions essentielles se posent : comment sauver ces vies hagardes, ces familles brisées, ces quartiers en lambeaux ? Comment réenclencher la vie ? Comment réenclencher l’économie ? La coalition a-t-elle réfléchi au volet humanitaire ?
Une autre question a trait à la position de la France. La reconquête de Raqqa, l’autre capitale des forces obscurantistes, semble en bonne voie, et sa future libération dessine un horizon nouveau pour la Syrie. À cet égard, je salue nos forces armées, leur expertise, leur dévouement et leur professionnalisme.
N’y a-t-il pas là, en Irak et en Syrie, une opportunité pour relancer un processus politique régional aujourd’hui complètement enlisé ? Comment la France, dont la position a évolué au cours du dernier mois, compte-t-elle y prendre sa part ?