Intervention de Jean-Marie Morisset

Réunion du 25 juillet 2017 à 9h30
Questions orales — Autorisations de construire déposées par les coopératives d'utilisation des matériels agricoles

Photo de Jean-Marie MorissetJean-Marie Morisset :

La réglementation applicable à ce jour aux autorisations de construire déposées par les coopératives d’utilisation de matériel agricole, les CUMA, est symptomatique des carcans et des freins administratifs que doit supporter le monde agricole.

Créatrices de liens de solidarité, les CUMA sont un outil de développement durable de notre agriculture que l’on doit soutenir quand elles envisagent de construire ou d’agrandir des bâtiments nécessaires au stockage ou à l’entretien de matériel.

Malheureusement, la jurisprudence a longtemps considéré les CUMA comme des entreprises de services non directement utiles à l’activité économique agricole. Pour cette raison, les CUMA ne pouvaient construire dans les zones agricoles et naturelles des communes. Un exploitant agricole peut le faire, des exploitants agricoles regroupés au sein d’une CUMA n’y sont pas autorisés : cela peut paraître quelque peu paradoxal !

Nous pensions que la récente recodification du code de l’urbanisme aurait enfin permis de clore ce dossier et de laisser les CUMA réaliser leurs projets. Elle autorise, il est vrai, l’accueil des bâtiments des CUMA dans les zones agricoles et naturelles des communes, mais sous réserve que ces dernières soient dotées d’un plan local d’urbanisme – PLU – ou d’un plan local d’urbanisme intercommunal – PLUI – et à condition de modifier celui-ci. Or vous savez, monsieur le ministre, à quel point les procédures d’urbanisme peuvent être longues.

Au-delà, c’est surtout le sort réservé aux communes actuellement dépourvues de document d’urbanisme ou disposant seulement d’une carte communale qui interpelle. Dans mon département, les Deux-Sèvres, sur un peu plus de 300 communes, un tiers n’ont aucun document d’urbanisme et une soixantaine ne disposent que d’une carte communale. Dans les faits, malgré l’engagement pris par le ministre de l’agriculture de l’époque, la récente recodification du code de l’urbanisme ne permet toujours pas aux CUMA de construire dans les secteurs agricoles et naturels de nombreuses communes soumises au règlement national de l’urbanisme.

L’article 80 de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », comporte une disposition qui intéresse le droit de l’urbanisme. Elle vise à faciliter la réhabilitation et l’extension mesurée d’habitations agricoles. Sa rédaction est simple et l’intention qui la sous-tend est louable. Cette mesure de simplification concernant l’urbanisme patrimonial agricole ne pourrait-elle pas être étendue au bénéfice des CUMA, qui font vivre de manière intelligente et rationnelle notre agriculture dans nos territoires ruraux ?

Monsieur le ministre, je vous sais attaché à la simplification des procédures et à l’équité entre les communes : pensez-vous pouvoir modifier le code de l’urbanisme afin de satisfaire les demandes et les besoins des CUMA et apporter ainsi un soutien au monde agricole, qui en a tant besoin ?

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