Lors du dernier Festival de Cannes durant lequel nous traitions avec notre présidente des problèmes de droits d'auteur liés à l'évolution numérique, une ancienne commissaire européenne a déclaré que le numérique avançait à grand pas, tandis que parlaient les politiques. Ses propos soulignaient alors le hiatus entre la vivacité du calendrier économique suivi par le secteur numérique et la lenteur effroyable des institutions et de la législation à en réguler le cours. Ce décalage va manifestement grandissant. Google vient d'être condamné à deux milliards d'euros d'amende par l'Europe, au terme d'une procédure longue de sept ans ! Entre ce qui avance dans la réalité et les pouvoirs publics qui essaient de suivre, la situation est irrattrapable. Face aux nouveaux acteurs du numérique, dont le mode de fonctionnement est anglo-saxon et les modèles de valeur ne sont pas les nôtres, la France dispose de réelles capacités et est en mesure de piloter des projets européens, forte de son influence. Mais comment pourrons-nous nous positionner, au niveau européen, de façon concurrentielle face aux opérateurs pour le moment américains et bientôt chinois ?