Nous sommes agréablement surpris de votre présentation, madame la ministre : quel programme ! Je dois dire, à titre personnel, que je me réjouis de voir deux spécialistes, vous-même et Jean-Michel Blanquer, occuper ces postes si importants aux yeux de notre commission. En tant qu'ancienne présidente de l'université Sophia-Antipolis, vous êtes au fait des questions dont vous avez la charge, même si vous allez bientôt découvrir les contraintes du poste...
Je me réjouis également de constater que l'enseignement supérieur et la recherche constituent un ministère de plein exercice. Je veux néanmoins rendre hommage à Thierry Mandon, qui a fait du très bon travail, mais qui dépendait hiérarchiquement d'un ministre.
Au cours du dernier mandat, le budget de l'enseignement supérieur a été globalement « sanctuarisé ». L'objectif d'atteindre les 2 % du PIB pour l'enseignement supérieur en 2025 est néanmoins ambitieux. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait d'abord demandé une sanctuarisation des moyens, avant d'ouvrir la porte à leur augmentation. Mais y aura-t-il une volte-face sur ce sujet aussi ? Quels seront les moyens dont vous disposerez l'an prochain ?
Le ministre de l'action et des comptes publics a annoncé 4,5 milliards d'euros d'économies en 2017 sur le budget de l'État. Pouvez-vous nous dire quelles économies devront être faites sur votre budget ?
Je voudrais également vous interpeller sur les questions de l'échec en licence, du tirage au sort et des prérequis. Aujourd'hui, moins de 30 % de nos étudiants obtiennent leur licence en trois ans. C'est un vrai scandale, que le Premier ministre a reconnu dans son discours de politique générale.
La question de la sélection à l'université n'a pas été traitée lors du quinquennat précédent. La proposition de loi déposée par notre collègue Jean-Léonce Dupont a permis de faire avancer les choses pour les masters, mais à ce jour, la sélection en licence reste de l'ordre du tabou. Entre les deux tours de la présidentielle, une circulaire est même parue pour officialiser le recours au tirage au sort dans les filières à effectifs tendus.
Or, pour moi, le mot de « sélection » n'est pas un gros mot. Emmanuel Macron, comme candidat, parlait bien, lui, de « mérite ». Quels seront donc les « prérequis » ? Quel sort réserverez-vous à la circulaire officialisant le tirage au sort ?
Un dernier mot sur les droits d'inscription. J'étais favorable à leur augmentation modérée : 100 euros environ, ce qui aurait généré un surcroît de financement de 100 millions d'euros. La semaine dernière, vous avez annoncé leur gel à hauteur de 184 euros en licence, 256 euros en master, 391 euros en doctorat. Ces sommes sont faibles et auraient mérité d'être légèrement revues à la hausse. Pourquoi cette décision ? Quelle sera votre politique en matière de droits d'inscription pour les étudiants français comme pour les étudiants étrangers ?